Qu’est-ce qu’un culte théâtral ?

Un bien grand mot pour un culte qui sort de l’ordinaire et dont la prédication est apportée sous forme de théâtre, en général trois scènes par des « acteurs » bien modestes !

Comment est née cette idée dans l’Église protestante unie de Mazamet ?

L’idée m’est venue alors que je réfléchissais sur la manière de dynamiser nos cultes, d’intéresser ceux qui ne viennent pas ou peu, d’essayer de toucher la jeunesse en montrant qu’un culte peut être différent, ludique, tout en gardant son sérieux et son message. J’aime tout ce qui est expression (conte biblique, se mettre dans la peau des personnes bibliques…). Je me suis dit : «Pourquoi ne pas tenter quelque chose dans ce sens ?» Je suis allée en parler à un pasteur à la retraite. Et nous nous sommes lancés.

Comment se préparent les cultes théâtraux ?

Il faut bien étudier le texte biblique, sur les plans théologique et historique. Nous avons décidé très vite d’y associer les prédicateurs laïques pour que la vie cultuelle de l’Église continue malgré l’absence de pasteur en activité. J’ai pensé que c’était aussi une manière de les mettre en valeur, de reconnaître leur engagement au service de Dieu dans l’Église. Chaque année, nous étudions, en groupes de quartiers, un livre de la Bible. Nous avons donc naturellement choisi le thème du culte dans le livre étudié cette année-là. Cinq temps importants donc :
1) choisir un texte et le thème qui en découle
2) mettre en commun la réflexion théologique et élaborer un texte et une mise en scène
3) réunir tous les prédicateurs, discuter du texte et le retravailler si nécessaire
4) partager les tâches selon les compétences de chacun (temps liturgiques, chants…)
5) après l ’acceptation finale de l’ensemble du culte, chacun travaille chez soi avant les répétitions générales au Temple.

Quels moyens sont nécessaires pour initier de tels cultes ?

Il faut y croire, avoir une bonne équipe, convaincue et suffisante. Ne pas avoir peur d’agrandir le cercle des « acteurs », se donner le temps de la réflexion, de la construction, des répétitions, ce qui veut dire : ne pas attendre la dernière minute. Il faut prévoir un minimum de costumes, de décors, ainsi que l’accompagnement musical.

Quelles conséquences ces cultes ont-ils eu sur la vie paroissiale ?

Nous faisons ce genre de culte une fois par an lors d’un culte de l’Ensemble Sud Tarn, au temple de Saint Amans Valtoret. Cette année, le culte a été suivi d’un lâcher de ballons et d’un repas. Les paroissiens de Mazamet aimeraient que nous célébrions ce culte dans notre paroisse. Cela n’a pas été possible mais, à l’initiative des catéchètes, nous avons la joie, depuis deux ans, d’avoir un culte théâtral avec les catéchumènes. Cette année, il y aura même toute la jeunesse, et beaucoup plus, fin novembre, lors de la journée d’hiver. Les familles suivent bien et s’impliquent. C’est très encourageant. Je ne pense pas que ce soit lié, mais les jeunes y prennent goût et sont là pour préparer et répéter.