« J’ai d’abord été formé à la missiologie (deux ans de théorie et deux ans sur le terrain), explique-t-il. J’ai compris que cette mission ressemblait plus à celle de la société des missions de Paris, genre XIXe siècle, qu’au DEFAP (service missionnaire) modèle CEVAA (Communauté évangélique d’action apostolique) des années post 68. Au cours de mes missions en Amérique latine, j’ai vu la misère, le dénuement et l’abandon de populations entières, et le discours « Jésus t’aime » me paraissait un peu suranné ».

Au service de la communauté

Il voulait alors revenir aux fondamentaux. Donc, après quatre ans de théologie à Sao Paulo et quelques années comme pasteur de l’Église baptiste, quand un de ses professeurs, Jorge Pinheiro, lui a proposé d’aller en mission en France, il n’a pas hésité et il se retrouve à Montpellier pour un master à l’Institut protestant de théologie.

« J’ai dit à la commission des ministères que j’aimais la campagne et les vieux. Peut-être que cela leur a plu et me voilà dans le Poitou rural. Bien sûr que cette paroisse a un projet mais rien d’extraordinaire : Vivre ensemble, faire Église, fédérer des gens de quelque bord qu’ils soient pour lire la Bible ».

Pablo est donc au service de cette communauté qui donne une image plutôt vieillissante mais remplie de gens qui se sentent jeunes et qui, quand on leur demande d’aider les étudiants qui sont à Poitiers touchés par la solitude Covid et le manque de petits boulots, réagissent au quart de tour. Et il cite Albert Camus : « N’être plus écouté : c’est cela qui est terrible lorsqu’on est vieux » (L’envers et l’endroit). Alors ce […]