A l’Eglise évangélique de Meyrin, le pasteur est une femme. Ou, plutôt, il y a deux pasteurs, et l’un d’eux, Sélina Imhoff, est une femme. A priori une évidence, côté réformé. Mais pas dans les communautés évangéliques. L’arrivée de Sélina a d’ailleurs été le fruit d’un long processus d’ouverture de cette paroisse, pourtant pas des plus conservatrices.

«Chez nous, les femmes pouvaient tout faire sauf prêcher», se souvient Silvain Dupertuis, actuel membre du conseil de la paroisse. Dès 1995, le sujet des ministères féminins est abordé avec le pasteur de l’époque lors de rencontres bibliques, avec des réticences. En 2001, la gouvernance s’ouvre aux femmes de manière transitoire; un conseil en deux groupes existe: les anciens (hommes) avec les responsabilités pastorales, et l’autre groupe, accueillant des femmes, qui exerce les tâches organisationnelles. «C’était compliqué, mais intéressant. L’une des conseillères opposées au pastorat féminin s’est elle-même rendu compte qu’être limitée aux […]