Par Nadine Py, pasteure à Castres
Dès le 16e siècle, les Réformateurs ont insisté sur le fait que l’Église doit toujours à nouveau se réformer, que l’institution « Église » n’est jamais figée mais doit, toujours à nouveau, adapter ses structures au monde qui l’entoure et dont elle fait partie. C’est ainsi qu’au cours du dernier siècle, nous avons adapté notre fonctionnement à la « loi 1905 », portant séparation des Églises et de l’État, nous avons ouvert le ministère pastoral aux femmes (Synode national de 1965, confirmé en 1966), nous avons reconnu liturgiquement d’autres façons d’être témoin de l’Évangile que le ministère pastoral, à travers les « ministères locaux » (prédicateurs, catéchètes…) et « collégiaux » (conseil presbytéral, régional et national) …
Nous vivons actuellement une période de mutations importantes, qui touchent tous les domaines de nos vies – et l’Église est impactée par ces mutations. Individualisme, déstabilisation des structures, nomadisme, pluralité des parcours de vie… les changements dans notre société se répercutent aussi dans nos paroisses et modifient notre façon de vivre l’Église.
Nous sommes donc invités à réfléchir en Église (en conseil presbytéral, lors d’un culte-débat, en réunion ouverte à tou.te.s….) à la façon dont nous vivons ces bouleversements, comment ils affectent notre vie d’Église, et comment nous pouvons les prendre en compte pour que notre témoignage soit recevable pour nos contemporain.e.s.
Pour cette année, nous sommes invités à balayer largement le thème de la mission de notre Église : quel est, quel pourrait être, quel devrait être, le rôle de l’Église dans notre société ? comment pouvons-nous être témoins de l’Évangile dans notre monde en mutation ?
Cette réflexion nous entraînera à repenser la question des ministères : de quels services notre Église a-t-elle et aura-t-elle besoin, pour remplir sa mission ? Quelles compétences, quelles formations ? Faudrait-il envisager un autre type de ministère personnel (rémunéré ?) que ceux qui existent actuellement (pasteur et « docteur », c’est à dire professeur) ? Ce sera l’enjeu de la réflexion de l’année prochaine, que de préciser cela.
Enfin, la troisième année de travail synodal nous donnera l’opportunité d’inscrire les éventuelles nouveautés que nous aurons imaginées, dans nos textes officiels (Constitution, statuts…).
Toute notre Église est invitée à s’impliquer dans cette réflexion, pour que le travail des synodes à l’automne prochain puisse s’appuyer sur les idées qui auront émergé dans chaque paroisse. C’est toute la richesse de notre fonctionnement presbytérien-synodal que de donner la parole à chacun.e !