Certaines Églises protestantes, le plus souvent lors d’un dimanche de novembre, invitent leurs paroissiens à un temps de communion avec les endeuillés. Elles souhaitent dire à tous ceux qui ont été frappés par le deuil dans le courant de l’année que l’Église demeure présente à leurs côtés. L’idée est d’être en lien avec chaque personne dans toutes les circonstances de la vie et de permettre à celles qui ont en commun un deuil de se rencontrer autour d’un même geste « rituel ». Ces cultes du souvenir sont portés par la communauté. Ils sont spécifiques, mais toujours publics. Ce sont des temps pour reconnaître publiquement de ce que vivent ces familles en deuil. Ces temps permettent également de prendre en compte la dimension de la mort, de la finitude que chacun vit dans sa vie, alors que notre société occidentale est dans le déni vis-à-vis de la mort.
Proposer ce type de culte du souvenir, c’est réaffirmer que le Christ donne à tous les endeuillés la possibilité de vivre dans un triple état d’esprit : de deuil, de reconnaissance et de vie renouvelée. Les Églises chrétiennes centrent leur message sur la résurrection. Mais le deuil a toute sa place. La perte d’un conjoint, d’un parent, d’un enfant ne s’oublient jamais et restent marqués. Il reste toujours la douleur de l’absence, les désirs inassouvis… Ce type de culte est alors un lieu pour permettre d’avoir le courage d’en parler, de partager, d’admettre notre fragilité, et la possibilité de se soutenir les uns les autres ; mais en aucun cas le culte ne comporte de prières pour les personnes décédées.
Accompagner le deuil
Ces cultes peuvent prendre des formes différentes. Pour certaines paroisses, c’est un culte spécialement dédié au souvenir des défunts. D’autres paroisses, elles, choisissent d’évoquer le souvenir des personnes décédées durant l’année pendant le culte dominical. Souvent, les textes bibliques et la prédication qui suit sont en lien avec la mort. Je me demande… Je me demande si les Églises protestantes célèbrent un culte en souvenir des personnes décédées ? Un tel culte est très présent dans la tradition luthérienne. Depuis quelques années, les Églises réformées se sont mises à les célébrer. Je me demande quand est célébré un tel culte ? Traditionnellement, c’est en novembre. En proximité avec la Fête de la Toussaint. Je me demande quelle est la différence avec le culte des morts célébré par l’Église catholique ?
Ce type de culte est alors un lieu pour permettre d’avoir le courage d’en parler, de partager, d’admettre notre fragilité, et la possibilité de se soutenir les uns les autres ; mais en aucun cas le culte ne comporte de prières pour les personnes décédées. La liturgie du culte est ainsi orientée autour du souvenir et de la reconnaissance. Certaines paroisses allument une bougie en souvenir de chaque défunt de l’année et parfois d’autres bougies peuvent être allumées par des paroissiens en souvenir de proches décédés. Chaque paroisse qui propose et vit ce culte est libre d’accompagner cette parole du souvenir de gestes qu’elle pense adéquats et porteurs de sens pour accompagner les familles dans leur chemin de deuil.