Ce qui ne change pas, c’est l’importance de la gestion, de l’investissement et, souvent, de la stratégie.
« La gestion des associations est un vrai défi. Elle n’est pas une finalité mais reste le moyen. », affirme Samuel Gerber, secrétaire général de Visa-AD (Volontariat international au service des autres – Année diaconale) à Strasbourg. L’association, qui met en œuvre trois programmes à destination des jeunes : le service civique, le corps européen de solidarité et l’IFJD (Internationaler Jugendfreiwilligendienst – le service civil allemand), n’a pas été épargnée par les aléas financiers, comme bon nombre de structures. « Nous avons connu un long processus de redressement des comptes », témoigne, aujourd’hui serein, Samuel Gerber. Pour le secrétaire général, il est essentiel de se poser la question de l’affectation des ressources avant de chercher des financements. « Il faut savoir ce qui est utile, quelles sont les économies à faire… mais il ne faut pas non plus s’interdire de mener des actions en lien avec le projet. » Le maître-mot, selon le secrétaire général de Visa-AD : la sagesse.
Une stratégie de mutualisation
L’association compte sur deux principales ressources pour boucler un budget d’un million d’euros : les frais d’accompagnement liés à la mise en œuvre des programmes du service civique géré par l’État, et le paiement des services et de l’expertise de Visa-AD par les œuvres qui en bénéficient. L’association s’est en effet positionnée, au fil des années, comme un outil de mutualisation et d’expertise pour les structures accueillant des jeunes, grâce à des outils développés par ses soins. « C’est une démarche gagnant-gagnant. » Dans la même optique, Visa-AD s’est également posé la question, quant à son propre fonctionnement, de la mutualisation et l’externalisation de la tenue des comptes, du ménage de ses locaux, etc. « Nous avons aussi mené des réflexions pour travailler de manière plus efficace, pour optimiser le travail. Par exemple, l’association a investi dans un logiciel permettant l’automatisation des contrats. », explique Samuel Gerber. En parallèle de cette stratégie, Visa-AD cherche en permanence des moyens financiers complémentaires. « Nous sommes dans une logique des gouttes d’eau qui font des rivières, estime son secrétaire général. Nous répondons à des appels à projets des collectivités et des fondations, plutôt que de chercher des subventions de fonctionnement. Cela demande de l’investissement en temps, et parfois financier, de l’ordre de quelques milliers d’euros, sans garantie de remporter le projet et d’avoir le financement escompté. Ou bien nous ajustons notre activité pour répondre à l’appel à projets, ou bien nous en profitons pour lancer de nouvelles initiatives pour les tester. À chaque fois, il faut calculer si ça vaut le coup. » L’association strasbourgeoise n’a pas de mécènes et les dons de particuliers et de fondations « restent complémentaires, même si c’est important et qu’on en a besoin. Aujourd’hui, on conserve une indépendance financière. », conclut le secrétaire général.
Des subventions publiques pour le diaconat
Autre façon de fonctionner : au diaconat Drôme-Ardèche à Valence, « les financements restent classiques et le budget annuel de 14,3 millions d’euros est bouclé. », explique Marie-Anne Laffond, sa directrice générale. L’État, le Conseil départemental et l’Agence régionale de santé constituent la majeure partie des ressources. « Notre financement reste stable. Il est en légère hausse pour les structures qui offrent des possibilités d’hébergement comme les Ehpad, car il se fait alors en fonction du nombre de lits, souligne la directrice générale. Nous avons aussi la chance d’avoir des bénévoles très professionnels et très impliqués, comme les médecins et infirmiers qui assurent les permanences santé pour les demandeurs d’asile ou les réfugiés. » Le diaconat reçoit peu de dons et d’offres de mécénat. « On a essayé de lancer le mécénat d’entreprise mais nous n’avons eu pour l’instant des contacts qu’avec deux entrepreneurs. Leurs fonds nous ont permis de financer en partie l’accueil de jour pour les personnes en errance. », conclut Marie-Anne Laffond.