Eurodiaconia, c’est un réseau européen d’une soixantaine d’Églises et organisations chrétiennes engagées dans l’aide sociale ou médico-sociale. Unies par leur foi chrétienne, toutes ont à cœur d’œuvrer pour la justice sociale au bénéfice des plus vulnérables. J’ai appris que Diakonia signifie « service » en grec, et qui dit service dit engagement. C’est parce que chaque personne a de la valeur aux yeux de Dieu que l’ONG, créée en 1997, lutte contre les inégalités, la pauvreté et l’exclusion pour offrir aux plus démunis des services sociaux et de santé de qualité.

Une ambiance fraternelle

Entre les escapades touristiques et les study visits au Foyer de Grenelle, au Diafrat, au Palais de la femme ou encore au CASP (Centre d’action sociale protestant), cent quinze participants, grecs, hollandais, écossais, finlandais, allemands, italiens, serbes, ukrainiens… se sont côtoyés dans une joyeuse fraternité trois jours durant.

Orientée vers la mesure de l’impact social des organisations diaconales et une meilleure communication sur leur contribution, la rencontre proposait des tables rondes et des ateliers tous plus enrichissants les uns que les autres. Ici, on a exploré les principes de la mesure d’impact et repéré les indicateurs appropriés. Là, on a évoqué l’impact économique et le retour social sur investissement.

Il a aussi été question de répertorier les outils de mesure, d’identifier le rôle de l’intelligence artificielle dans la collecte et l’analyse des données, d’impliquer les personnes accompagnées, de pallier le déclin du personnel soignant et des financements publics, d’élaborer des stratégies pour renforcer la collaboration avec les pouvoirs publics et la société civile et obtenir des soutiens politiques avec, à la clé, des financements.

Des avancées tangibles

Dans tous les groupes, les participants ont allègrement pris part aux discussions, comparé leurs expériences avec passion, abordé librement les liens entre investissements financiers et démonstration de la valeur de leurs services. Très créatifs, ils ont réfléchi ensemble à leurs pratiques et conçu, au fil des heures, des stratégies avant-gardistes pour maximiser leur impact social et relever les défis à venir. « Nous avons été inspirés par la profondeur des discussions et l’esprit de collaboration qui ont imprégné l’événement », confie un participant.

J’ai adoré les holy stories d’Astrid, la thank you letter de Donal, le straight talk d’Isabelle, le british accent d’Andreas… mais aussi la table ronde avec Mia Nilson, secrétaire générale de Hela Människan (Suède) et Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations Unies pour l’extrême pauvreté. Pour la première, la santé existentielle est la clé du bienêtre. Pour le second, il faut arrêter de considérer la pauvreté comme le résultat d’une croissance économique insuffisante. « Notre économie est devenue obèse et nous devons nous concentrer sur le bien-être plutôt que sur les revenus et l’expansion des possibilités de consommation matérielle. C’est vital ! »

Les organisations diaconales et les Églises apportent une vraie plus-value dans la prise en charge des personnes en difficulté. Leur foi palpable et leurs activités inspirées par l’amour façonnent leur engagement social. Elles ont beaucoup à nous apprendre. C’est quand (et où) le prochain annual general meeting d’Eurodiaconia ?