Voici dix-huit siècles que dans les églises retentit sans cesse ce nom de frères ; Il est devenu aussi creux et aussi vide qu’une noix sans noyau. Dans les Fraternités on répétera moins le mot, on pratiquera mieux la chose.
La Mission fondée par le Révérend Mac All au lendemain des massacres de la Commune à Paris n’utilise pas alors le terme de Fraternité pour désigner ses lieux d’implantation. En 1872, le droit d’association n’existe pas, les réunions publiques doivent théoriquement obtenir l’autorisation préalable du Préfet et les publications sont soumises à censure préalable. Les seules églises protestantes officiellement autorisées à faire des cultes sont celles qui ont été reconnue par Napoléon 1er. La Mission Populaire utilise alors comme toutes les sociétés d’évangélisation les termes les plus neutres possibles pour désigner ses lieux d’implantation : il est question de la « salle de Belleville ou de Grenelle ». On ouvre de nouvelles « salles de conférences » un peu partout en France. Pour parler des activités qui sont déjà à la fois d’ordre social, d’évangélisation et d’éducation populaire, on parle de « l’œuvre » de tel ou tel endroit. La règle fixée par […]