Après qu’une enquête dans les archives de l’Eglise protestante allemande a révélé fin janvier pas loin de 10’000 cas d’abus sexuels sur mineurs, après que la présidente de l’EERS a annoncé en décembre une future démarche similaire en Suisse et la création d’une task force, il paraît difficile, désormais, d’affirmer que les réformés ne sont pas concernés par les scandales qui secouent la grande soeur catholique depuis des années. Selon divers victimes et acteurs de la prévention, il subsiste une certaine marge de progression en matière de gestion des abus chez les protestants.
Les Eglises suisses se sont pour la plupart dotées d’un système de prévention et de lutte contre les abus. Parmi elles, l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) est l’une des seules à avoir, dès 2021, mandaté une structure externe, le Groupe d’experts en prévention et protection des abus (GREPPA).
«Je n’ai que de bons échos de la part des victimes qui se sont adressées à cette instance», relate Marie-Jo Aeby, vice-présidente du SAPEC (association de victimes d’abus en contexte religieux). «Elles ont toutes été impressionnées par l’humanité et les compétences des experts.» La démarche et les intervenants semblent être les bons. Malgré tout, en trois ans d’existence, le GREPPA a reçu seulement quatre signalements, d’après les chiffres de l’automne 2023.
Le pouvoir du Conseil synodal
S’il est clairement précisé sur le site internet de l’instance qu’elle est indépendante et neutre, et qu’elle agit sur mandat du Conseil synodal vaudois (organe exécutif de l’Eglise), on y apprend également que les cas jugés problématiques sont signalés aux ressources humaines de l’EERV avec […]