On peut, évidemment, regretter ces approximations de langage qui peuvent traduire soit de l’ignorance – souvent – soit du mépris – parfois – de la part des tenants d’une laïcité crispée sur la question des religions en général.
Mais je soupçonne certains d’utiliser le terme à dessein… Comme par hasard, c’est quand on veut dénoncer ou stigmatiser les évangéliques qu’on les appelle des évangélistes. On le fait d’ailleurs en général en abusant de clichés à leur égard et en multipliant les amalgames regrettables (leur prosélytisme, leurs convictions réactionnaires, leur assimilation à Trump ou Bolsonaro, etc.). Si vous voulez faire peur, utilisez un mot en « -isme » ! Comme ça, évangéliste rime avec islamiste… Un terme, d’ailleurs, dont on peut aussi peut-être interroger la légitimité. Pourquoi ne pas parler simplement d’extrémisme ou de fanatisme religieux ? Des termes dont le sens sont clairement établis et qui décrivent bien la réalité de ces idéologies condamnables et dangereuses que l’on rencontre dans toutes les religions ! Y compris, bien-sûr, dans le protestantisme évangélique !
Car il faut bien reconnaître que certains évangéliques tendent le bâton pour se faire battre… Ils se complaisent dans des discours complotistes et victimaires, des jugements à l’emporte-pièce, des analyses politiques pseudo-prophétiques, des discours simplistes sur des questions éthiques et sociétales complexes, sans parler d’un langage abscons, difficilement audible aujourd’hui, ou qui évoque la conquête, à coup de métaphores guerrières […]