Comment se déroule la catéchèse à Toulouse ?

Elle se déroule en quatre ans. La création d’une année de précatéchisme a permis de désengorger le groupe de l’école biblique. Cette année est centrée sur la découverte du protestantisme (en discussion avec les positions des grandes religions ou les autres confessions chrétiennes). La première année de catéchisme permet, elle, de revoir les bases bibliques : histoire du peuple d’Israël et du Nouveau Testament. Du temps est consacré aussi aux questions des jeunes : foi et science, Bible et vérité… La deuxième année se focalise sur Jésus. Nous abordons les évangiles : paraboles, miracles, discours de Jésus, baptême et Cène. La troisième année est consacrée à l’engagement. On prolonge ce qui avait été dit sur le baptême et la Cène, dans leurs dimensions ecclésiologiques. On prépare ensemble la profession de foi…

Plus précisément, comment se passe cette dernière année ?

Depuis trois-quatre ans, nous avons une quinzaine de confirmands. Pour la cérémonie, la prédication est faite par les confirmands eux-mêmes, à partir des textes bibliques choisis. Un pasteur lie la gerbe, en deux-trois phrases. À côté de cela, il y a la profession de foi. Les confirmands répondent à des questions ouvertes : sur Dieu, l’Église…Derrière, c’est l’idée qu’on est sauvé par la foi seule, pas par un rite ou des dogmes… C’est dans cette manière de dire ce qui est essentiel pour soi, que le confirmand, le baptisé va pouvoir commencer sa vie engagée devant Dieu, dans la société, la famille. L’engagement (groupe de jeunes, chorale, engagement comme moniteurs d’école biblique, dans le scoutisme) n’est pas pris devant l’assemblée pour bien signifier que ce n’est pas une obligation. Pour construire cela, nous avons une retraite au week-end de l’Ascension. Les conseillers presbytéraux participent à l’imposition des mains sur les confirmands. Très souvent, le président du CP dit un mot, après l’engagement des jeunes. J’ajoute qu’il y a très souvent une « signature » du groupe : une photo du groupe avec un texte, un tableau (du Christ en croix dans différentes cultures dans lequel ils ont mis leur visage)…

Depuis que tu as commencé, as-tu constaté une évolution dans la pratique de la confirmation ?

Effectivement, la plus importante, qu’on n’avait pas avant, c’est qu’il nous faut accompagner des ados dont les parents sont divorcés. Sur une vingtaine, il y en a cinq qui renoncent pour des problèmes familiaux (séparations, maladies…). Mais ceux qui sont là (et il y a aussi des parents divorcés) sont très motivés. Et c’est pour cela que les parents font l’effort de les accompagner.

Comment expliquer ce succès ?

La question est cruciale pour nos Églises. Alors même que ces jeunes ne sont pas très portés sur la rencontre, pourquoi ces jeunes veulent venir ? On mise beaucoup sur l’ambiance. Certains disent que ce qu’ils apprécient c’est de pouvoir s’exprimer sans être jugés. Dans la vie quotidienne, ils s’autocensurent : « qu’est-ce que je dois dire pour être bien vu par mes copains ? mes parents ? mes professeurs ? » Ils sentent qu’il y a peut-être autre chose ici qui est de l’ordre de la grâce. Alors est-ce que c’est cela qui les motivent ? Je ne sais pas mais peut-être…