Pourquoi la FEP s’engage-t-elle sur la voie de l’écologie ?
La FEP regroupe plus de mille établissements, services et entraides. Même s’ils ont aujourd’hui un fonctionnement laïque, tous sont inspirés par des valeurs chrétiennes en lien direct avec l’écologie. L’écologie évoque la protection de la création sous toutes ses formes, c’est-à-dire le vivre-ensemble de tous les êtres vivants. L’environnement, quant à lui, est lié à la matière, la qualité de l’eau, de l’air, la terre, etc. Je crois que la FEP a un message particulier à délivrer.
Quels sont les grands défis de la transition écologique ?
La décarbonation et la biodiversité. La décarbonation, on en parle tous les jours dans les médias, et les gens savent à peu près de quoi il s’agit, même si c’est assez technique. La biodiversité, ce n’est pas si simple. On parle beaucoup moins de la protection du vivant, des hommes, des animaux, des plantes… Dans la région Arc méditerranéen par exemple, on s’engage pour le « réensauvagement ». Nos membres ont du terrain, parfois plusieurs hectares, on les incite à réserver une parcelle pour planter des arbres fruitiers, une haie, creuser une mare, installer des nichoirs et des bancs. On invite les enfants des écoles et les personnes vulnérables à contribuer ensemble.
Les établissements de la FEP ont-ils des préoccupations écologiques ?
Ils sont affectés par l’explosion des factures énergétiques. Certains s’étaient préparés, d’autres la subissent de plein fouet et se retrouvent en déficit. Les établissements ont envie d’avoir une politique d’achat vertueuse (local, bio, durable, recyclable…) mais il existe des écarts de prix tels qu’ils n’ont pas le choix en cette période d’inflation. Les filières d’élimination des déchets deviennent aussi très coûteuses. Les climatosceptiques sont rares aujourd’hui mais les « climato-je-m’en-foutistes » nombreux. Il faut investir pour l’avenir, comme lorsqu’on souscrit un prêt sur trente ans, changer radicalement (passer aux équipements de seconde main, supprimer certains voyages, réduire la consommation de viande rouge…) et être déterminé car le bouleversement arrive plus vite que prévu.
Quels sont les engagements de la FEP ?
La FEP s’est engagée dès 2017 en participant à l’élaboration du label œcuménique Église verte. Il propose des écodiagnostics pour les paroisses, les associations, les familles… simples et faciles à exécuter. La FEP veut promouvoir le vivre-ensemble et la spiritualité. Si j’arrive à diminuer mon bilan carbone en passant de neuf tonnes à quatre, vais-je me sentir immensément heureux ? Certes, je serai satisfait, mais ce qui me rend joyeux, ce sont les relations que j’ai avec tous ceux qui, comme moi, apportent leur pierre à l’édifice. La FEP n’est pas là pour apporter des solutions techniques à la décarbonation mais pour créer des liens. Pourquoi les gens les plus vulnérables, qui souffrent le plus de la crise énergétique parce qu’ils vivent dans une passoire thermique, auraient-ils envie de s’embarquer dans la transition écologique si ce n’est pour avoir du plaisir ensemble ? Il faut des bénéfices collatéraux, c’est une des clefs du succès.
La FEP répertorie les attentes, les initiatives, les labels, les interlocuteurs, et va élaborer des fiches sur les actions menées qu’elle mettra à la disposition des adhérents. Un petit groupe national s’est constitué, il accueillera au moins un membre de chaque région. L’idée est d’encourager les conseils d’administration, les directions des établissements, les professionnels et les bénévoles à s’engager mais aussi de privilégier la force du réseau.