C’est une première. Le 13 juillet, le pape François a nommé trois femmes au Dicastère pour les évêques, indique La Vie. Et pour la première fois, donc, une française, la religieuse Yvonne Reungoat, fait partie des heureuses élues et des 15 nouveaux membres du Dicastère qui seront chargés notamment de conseiller le pontife souverain dans la nomination des futurs évêques de la plus grande partie du monde.
Cette ancienne supérieure générale des sœurs salésiennes de Don Bosco à Paris a été nommée aux côtés de l’Italienne Raffaella Petrini (franciscaine nommée en 2021 première femme secrétaire générale de l’État du Vatican) et de l’Argentine Maria Lia Zervino (laïque présidente de l’Union mondiale des organisations féminines catholiques), précise l’hebdomadaire. “C’est un honneur, une joie, une fierté de voir que le pape donne la voix aux femmes dans l’Église. C’est important que nous soyons entendues dans un monde trop masculin”, confie à La Vie Nadia Aidjian, salésienne de Don Bosco.
L’Église ne peut plus fonctionner qu’avec des hommes
“Yvonne Reungoat, tout comme les deux autres femmes nommées, Raffaella Petrini et Maria Lia Zervino, connaît le terrain avec sa tête, son cœur, mais aussi ses pieds. Ces femmes sont très insérées dans les réalités concrètes du peuple de Dieu, pas seulement dans l’Église en tant qu’institution”, ajoute Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France. Pour elle, la nomination de ces trois femmes n’est pas un “faire-valoir” mais celles-ci auront assurément “une parole”. Et de remarquer une dimension symbolique de ces trois nominations dans ce dicastère : “Que des femmes puissent peser dans la nomination d’évêques, qui sont des prêtres, des hommes, a une force symbolique particulière par rapport à d’autres dicastères”, explique-t-elle au magazine.
Ces nominations s’inscrivent également dans un contexte de féminisation de plus en plus importante de l’Église. Comme le note Slate, en janvier 2021, le pape François réformait le canon 230, paragraphe 1, du Code de droit canonique de 1983, lequel stipulait que seuls les hommes, mandatés par les évêques, pouvaient accéder aux ministères de lecteur et d’acolyte. Depuis cette réforme symbolique, les femmes peuvent être instituées lectrices et acolytes. Si le pape n’est pas féministe en tant que tel, écrit Slate, il sait que l’Église ne peut plus fonctionner qu’avec des hommes. L’accession des femmes au lectorat et à l’acolytat marque aussi la volonté du pape de lutter contre le cléricalisme.