Petit à petit, notre horizon semble s’éclaircir en ce printemps. 

Avant même que la brise nous atteigne, nous pensons en sentir l’effet. Voici, nos rencontres vont pouvoir reprendre, nos fraternités se concrétiser, notre communion se vivre en cet été qui s’annonce. Nous avons appris, et apprendrons encore, à vivre avec ces menaces pour l’humanité, car d’autres sont à venir, certainement. Nous avons, en un sens, grandi, car tel est le résultat de toute contrariété, contrainte ou même parfois douleur.

Nous avons grandi par rapport à ce que nous avons vécu depuis plus d’un an et des traces resteront dans nos fonctionnements et dans nos manières de vivre en Église.

Nous avons grandi aussi dans la foi, abandonnant des traditions bien ancrées et, finalement, des pratiques routinières. Notre écoute de la Parole est différente, notre attention aux autres aussi. Nous avons touché du doigt l’orée de nos vies et celles de ceux qui nous sont chers. Et surtout, nous avons expérimenté concrètement l’absence, rendant une saveur particulière à nos gestes et nos paroles.

Les Églises locales ont expérimenté, parfois de force, de nouvelles manières de vivre la foi et de dire la bonne nouvelle. C’est heureux de constater ainsi notre capacité collective à poursuivre notre mission d’annonce de l’Évangile, d’accueil de l’autre et d’écoute du frère ou de la sœur en souffrance.

Un gué est un lieu entre deux rives, peu profond pour nous permettre de traverser. Nous y sommes assurément, accompagnés par l’Esprit.