La grande évolution du XXe siècle est surtout une prise de conscience écologique précoce. Les monastères qui ont conservé un jardin « utilitaire » ont adopté des pratiques plus écologiques. Par souci de manger des produits naturels, de ménager la nature et de prendre soin de la Création, don de Dieu. Ce jardin écologique ouvre les murs des monastères. Ces choix obligent à créer des liens forts avec d’autres monastères, mais surtout avec des laïcs compétents.
Actuellement s’y manifeste un vrai engouement pour les traitements naturels, le bio et même la permaculture. Les deux jardins, vivrier et d’agrément, se rejoignent dans le respect des humains et de la planète.
Ainsi en témoignent les diaconesses du Moûtier-Saint-Voy. Elles n’ont plus de potager sur leur terrain mais, en revanche, quelques arbres fruitiers (cerisiers, pommiers, poiriers, pruniers) et cassissiers. Sinon, des fleurs et de l’herbe. Sur les quelques prés alentour qui appartiennent à la Communauté, paissent les chevaux d’un éleveur du pays. Une partie du terrain est aussi visitée deux à trois fois l’an par les brebis – et le bouc ! – d’un paroissien et ami.
Le jardin, devenu un espace de beauté, est ainsi ouvert aux hôtes. Mais il est aussi un espace utile, un lieu d’amitié et de relation où recevoir une Création belle et bonne. Leur jardin est le lieu de vigilance concrète – et de louange – d’un ami, arrivé il y a peu dans le village. Il pratique ce qui est si bien décrit dans la parabole : il taille les arbres, bêche autour du tronc, apporte de la terre engraissée par les chevaux. Quand il le faut, il coupe et replante un tout jeune arbre.