La prière, source de liberté
Amis lecteurs, avant d’aller plus loin, la rédaction de Ressources vous doit un mot d’explication.
L e sujet de ce numéro a été programmé il y a 18 mois afin de contribuer à la réflexion sur la vie spirituelle dans l’Église. Les articles ont été «commandés» à leurs auteurs en début d’année et reçus par l’équipe de rédaction début mars. Puis sont survenues l’épidémie du Covid-19 et la mesure de confinement. Aucun des rédacteurs de ces articles ne pouvait imaginer cela.
Nous avons toutefois choisi d’aller au bout de l’édition de ce numéro. La prière est un sujet intemporel et nous sommes convaincus que ces articles apporteront beaucoup, même si et peut-être justement parce que vous n’y trouverez pas à toutes les lignes le mot confinement et le mot virus !
Avant le 16 mars, j’aurais peut-être commencé cet édito en parlant des entraves à la prière, j’aurais peut-être encouragé les Églises locales à s’interroger sur ce qu’elles proposent comme espace et temps pour la prière… Et soudain, le confinement a vu fleurir les initiatives locales, consistoriales, régionales. Certains pasteurs, certaines Églises locales ont proposé un temps de prière chaque jour, souvent accompagné d’une lecture biblique commentée. Les médias les plus variés ont été utilisés : depuis la feuille déposée dans la boîte aux lettres jusqu’à la prière envoyée par WhatsApp matin et soir, en passant par les vidéos ou messages audio. Alors que la sidération nous tenait encore, comme sonnés, déjà la prière circulait en tous sens. J’avais l’impression d’assister à la floraison spectaculaire et rarissime du désert d’Atacama. L’image est bien sûr excessive, nous priions avant l’épidémie, et nous prierons encore après ! Mais quand même, nous vivons comme un printemps de spiritualité.
Que dit ce foisonnement d’initiatives ?
Le 17 mars, nous avons redécouvert que nous étions vulnérables. Tout à coup, la mort est redevenue présente au cœur de notre vie. Pas sur un écran, pas dans les récits des autres, pas dans un pays lointain ou mis à distance par les médias, non : possible pour moi. La mort devient tellement réelle qu’on me demande de m’enfermer chez moi si je veux m’en préserver. Comme les Hébreux pendant la nuit de la dixième plaie frappant […]