« Je ne pouvais rien faire, j’étais comme enfermée là-dedans, je n’osais pas parler », « Mais, Dieu, t’étais où ? »…  Dans le documentaire Dignity (voir encadré), on suit la reconstruction de victimes d’abus proches de milieux évangéliques. Sa réalisatrice, Margarita Fugger-Heesen, par ailleurs psychologue, historienne de l’art et danseuse, est aussi à l’origine d’une association du même nom. Si elles s’adressent à tous, l’organisation comme l’œuvre visent entre autres à permettre « un processus de restauration intérieure avec Dieu ». S’agit-il d’éviter toute rupture religieuse ou communautaire à la suite d’un abus ? Margarita Fugger-Heesen envisage plutôt la foi comme une ressource « qui peut apporter de l’espoir au cours d’un processus de résilience ».

Dignity joue un rôle de « libérateur de la parole », assure Liliane Favarger, membre du Réseau évangélique suisse (RES), qui témoigne dans le documentaire. Le film sera projeté dans plusieurs Églises de la Fédération romande d’Églises évangéliques (FREE), où l’association s’est déjà présentée. « On a senti les questions des pasteurs, leurs limites par rapport à ces sujets, le besoin de définition : qu’est-ce qu’un abus spirituel, sexuel…? Quel protocole est adapté? », raconte Lisa Zbinden, membre de l’association, chercheuse indépendante et diplômée en études de genre de l’Université de Genève.

Rendre des comptes chaque année

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