Dans la Bible, il est écrit : « Travaille à annoncer la Bonne Nouvelle, remplis ton ministère » (2 Timothée 4,5). Dans le Montalbanais, le culte dominical se tient le dimanche à Montauban et le samedi dans les Deux Confluents. La communauté bénéficie de la présence, depuis plusieurs décennies, d’un noyau fort de prédicateurs très actifs, qui exercent leur ministère avec le pasteur lors des cultes et des célébrations d’obsèques. En effet, le Montalbanais fait partie des paroisses protestantes inscrites historiquement dans le sud-ouest de la France dès les débuts de la Réforme. Le nombre des actes pastoraux y est important et les prédicateurs présents sont un véritable soutien pour les pasteurs de cette paroisse. Aujourd’hui, cette équipe existante de prédicateurs demande elle-même à être renforcée pour permettre à la Parole d’être annoncée à tous et pour la garder au centre de la communauté.
Alors, devenir prédicatrice, devenir prédicateur, quelle fierté d’exercer ce ministère au sein de notre église ? Cela réveille les images d’évangélisateurs, tels nos ancêtres huguenots qui prophétisaient au Désert, ou les prédicateurs du Réveil, qui annonçaient l’Évangile dans un monde qui déjà se déchristianisait et se sécularisait. Que dire de ceux et de celles qui aujourd’hui suivent le chemin vers ce ministère ?
Pour les uns, c’est un appel impérieux pour ce service dans la communauté ecclésiale. C’est un Appel déjà entendu mais qui se précise par l’appel de l’église locale. Pour d’autres, c’est le lieu de manifester ainsi leur appartenance à l’Église du Christ, de donner témoignage de leur reconnaissance de la Bible comme livre de vie à partager. Il est sûr qu’aujourd’hui le ministère de prédicateur est impor tant pour les paroisses, à une époque où le ministère de pasteur luimême est en mutation, et aussi en raison du manque de pasteurs.
Concrètement, les situations vécues dans nos paroisses ont suscité de nouveaux futurs prédicateurs. C’est l’aboutissement d’une conjugaison entre un Appel entendu et la confiance et l’accompagnement de la communauté toute entière. Il faut aussi le courage d’entreprendre un chemin de formation, comme les rendez-vous de Théovie, par exemple. Ensuite il faut avoir l’inconscience de se « lancer » un jour de culte, assumer la prédication, l’offrir à l’assemblée. Le témoignage de S. est très éloquent : « J’ai prié et j’ai sauté. Après tout, je l’ai portée dans la prière cette prédication, je la livre dans la prière ». C’est ainsi que la Parole peut être portée et rester présente au centre de nos communautés.
L’envoi est une fête
Nous sommes en train d’organiser une grande fête pour les 95 ans de notre journal consistorial, Le Bon Messager. Alors même qu’un grand nombre des personnes appartenant à la communauté protestante dans le Montalbanais, ainsi que dans l’ensemble du Tarn-et-Garonne, fréquentent moins les cultes ou n’envoient pas forcément leurs enfants à l’école biblique ou au KT, Le Bon Messager reste un lien important de notre communauté qui connaît un ancrage historique dans ce territoire. Aussi, notre projet de fête est d’inviter et de rencontrer ces personnes, pour faire connaissance avec elles et, en toute liberté, leur proposer de maintenir et développer ce lien que Le Bon Messager contribue déjà à créer.
Nous initions ce mouvement par une fête où il est proposé à chacun d’y apporter ses talents pour qu’elle soit belle et porteuse de fruits. Nous avons conscience que notre Église a le devoir évangélique de se tourner vers l’extérieur, qu’il s’agit là d’un gage de vie pour elle.
En effet, nous partageons cette vision de Paul Ricœur qui nous alerte sur la mission de l’Église, qui est de maintenir l’articulation entre le service interne de la communauté et le service des hommes. Ainsi, au-delà d ’une v isibi lité de la communauté protestante, il s’agit, avec cette fête, d’être exposés aux yeux de tous pour dire une parole chrétienne, protestante, porteuse d’espérance pour le monde. Nous concevons alors cette fête du Bon Messager dans son ensemble comme un envoi, comme une prédication à tout homme, et dont le message est que le sens surpasse toujours le non-sens. Le choix des différents points du programme a été fait en ce sens, notamment l’exposition des œuvres d’Ambroise Monod, intitulée « le Récup Art », où les matériaux utilisés, qui étaient voués à la destruction, connaissent une nouvelle vie magnifiée. Ou encore, le concert BAO PAO dont les artistes sont des personnes qui peuvent révéler leurs talents et leur joie de faire de la musique, alors même que leur immobilité devrait les vouer à une triste inexistence.
Notre église locale a vocation à être « sel de la terre », germe de vie actif et engagé dans toute la société des hommes, car c’est ainsi qu’elle permet au Royaume d’approcher. Ce projet que nous préparons contribue à exprimer et fortifier notre vocation. N’hésitez pas à venir nous rejoindre pour souffler les 95 bougies de notre journal, les 18 et 19 mai.
La communauté, quelques chiffres :
- 437 foyers
- 154 foyers participants
- 30 personnes au culte ordinaire
- 8 catéchumènes
- 17 enfants à l’éveil biblique