Chaque mois à Saint-Maixent, l’Église unie propose un temps de partage biblique, de louange et de prière, avec en général un texte qui surprend, bouscule et se prête au débat. Pour Pâques, Ezéchiel 37.1- 14 s’est imposé : Ces os peuvent-ils revivre ? En préparant la rencontre, les animateurs rêvent de poursuivre la réflexion en une action sur la place publique. Les idées fusent: on pourrait faire jouer les jeunes du secteur, inviter la chorale de Melle et des musiciens, et pourquoi pas faire dessiner sur le thème de la résurrection, de la vie ? Le défi pour l’EPUdF du secteur aura lieu à Saint-Maixent !
Se serrer les coudes
Des gospel sont choisis, des musiciens repérés, une saynète est écrite, les rôles distribués aux jeunes et adultes, les squelettes démontables dessinés et des répétitions. Pour ceux qui aimeraient en savoir plus sur Pâques, un diaporama est réalisé. Le diaporama sera présenté au temple l’après-midi. Un emplacement sur la place publique est réservé avec l’accord de la mairie. La pub dans le journal est faite, la sono vérifiée, les tracts pour le diaporama imprimés. On prévoit une tente, des tables et des chaises pour offrir boissons et gâteaux, crayons et papiers pour inviter au dessin. Penser à tout permet à chacun de s’approprier le projet, de le rendre de plus en plus concret, d’être impatient de vivre ce moment ! Ce samedi, il fait froid, le vent souffle, et tout est prêt. Une petite inquiétude s’invite avant de commencer. Une répétition hors sono rassure tout le monde. L’ensemble sera joué deux fois dans la matinée, car à midi plus personne ne sera dans les rues… Les chants entraînants invitent à la danse, la saynète est audible et visible, on se sert les coudes pour se donner confiance, comme si on jouait pour soi, il faut agrandir l’espace pour se rendre visibles et audibles.
Et oser témoigner
La saynète est un clin d’œil aux œufs; qu’est-ce que Pâques ; des bougies représentant la Paix, l’Amour, la Foi et l’Espérance se disent qu’elles ne servent plus à rien aujourd’hui et s’éteignent… Elles représentent tous ces gens – morts par désespoir, cœurs brisés, sans espoir… – ces ossements dont parle Ezéchiel. Lui annonçait ce souffle de Vie. Les dessins des os tombent, les enfants se rapprochent, la Vie revient, le Christ est ressuscité s’entend dans toute la place. Un micro est tendu avec une question : C’est quoi Pâques ? Les paroissiens et les pasteurs répondent chacun en une phrase qui retentit entre les maisons. Plusieurs distribuent les tracts et discutent avec les passants. Près de 200 tracts invitant au diaporama sont distribués… hélas personne ne viendra ! Oser la place publique n’est pas vraiment dans nos pratiques ! Heureusement les mamans africaines sont là. Grâce à elles, même des passants se laissent aller à chanter et esquisser un pas de danse. Mais pourquoi sommes-nous si craintifs ? Pourquoi tant de réticences ? Faut-il attendre que les « Africains » fassent à notre place, avec nous, sans nous, nous sans eux ? Ou bien croyons-nous que le Souffle, souffle où il veut, sur qui il veut… et aussi sur nous ? Oui, il a fallu oser se mettre en route, croire malgré tout que l’on peut « témoigner » sur la place publique, que l’évangélisation est possible par nous… au Souffle de transformer nos hésitations en un désir, une soif, une mise en route.