De retour d’un déplacement à Bahreïn, le pape François s’est exprimé sur la question de la pédocriminalité dans l’Église. « Nous travaillons du mieux possible » pour lutter contre la pédocriminalité dans l’Église, a-t-il dit. Toutefois, il a concédé que certains membres du clergé et de l’institution « n’y voient pas encore clair« . En ce moment même se tient la Conférence des évêques de France. L’Assemblée plénière est marquée par de nombreux débats autour de l’ancien évêque de Créteil, Michel Santier, accusé de multiples agressions sexuelles et qui a été couvert par les membres de son Église.
« Pour un prêtre, l’abus (sexuel) est comme aller contre sa nature sacerdotale et contre sa nature sociale. C’est pourquoi c’est une chose tragique et nous ne devons pas cesser » de combattre ce fléau, a déclaré le pape au cours d’une conférence de presse dans l’avion le ramenant de Bahreïn. « Nous travaillons du mieux possible, mais il y a des personnes au sein de l’Église qui n’y voient pas encore clair (…) C’est un processus en cours que nous menons avec courage et tout le monde n’a pas ce courage« , a-t-il ajouté.
Vers un changement de doctrines de l’Église ?
« Certaines choses ont été cachées. Avant le scandale de Boston, on changeait les personnes (on déplaçait les prêtres). Maintenant, tout est clair et nous avançons sur ce sujet », a-t-il ajouté, faisant allusion à la série de révélations au début des années 2000 aux États-Unis. Malgré « la tentation du compromis« , « la volonté de l’Église est de tout clarifier » a-t-il encore assuré, estimant que « l’Église doit avoir honte des mauvaises choses, tout en remerciant Dieu pour les bonnes choses qu’elle a faites ». Le pape a aussi été interrogé sur la possibilité de rendre publiques les sanctions canoniques pour davantage de transparences, mais il n’a pas répondu clairement.
Le 4 septembre 2022, le pape François s’était déjà exprimé sur la question de la pédocriminalité dans l’Église alors que le Portugal se dotait d’une commission indépendante à l’image de la France. Il avait alors expliqué qu’il fallait appliquer une « tolérance zéro » pour les affaires d’agressions sexuelles, qualifiant ces actes de « monstruosité« . « C’est très clair. C’est la tolérance zéro. Un prêtre ne peut continuer d’être prêtre s’il est un agresseur. Il ne le peut pas, car il est, soit malade, soit un criminel« , avait alors lancé le pape lors d’un entretien à TVI/CNN Portugal. Alors que la commission indépendante du Portugal empile les témoignages, plus de 500 à l’heure actuelle, le pape a indiqué vouloir se rendre dans ce pays d’ici août 2023.