Le Fonds de secours et de lutte contre les abus sur mineurs dans l’Église catholique (Selam) a procédé au versement de six réparations financières à des victimes de pédocriminalité, a indiqué dimanche son président à l’AFP. « Nous avons eu un conseil d’administration qui a suivi et décidé pour (…) six situations que l’Inirr avait transmises », a déclaré Gilles Vermot-Desroches, confirmant une information du JDD. Le Selam, a été créé en 2021 par l’épiscopat. C’est la structure qui verse les éventuelles réparations financières. Ces dédommagement sont décidés par l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr).
Au 1er juin, la présidente de l’Inirr, Marie Derain de Vaucresson, avait affirmé devant la presse que 736 personnes victimes de prêtres ou de laïcs dans divers lieux d’Église (hors congrégations) s’étaient adressées à cette organisation depuis mi-janvier, date de recueil des premiers dossiers. Elle avait précisé que l’Inirr aurait, en juin, statué sur 10 dossiers, avant transmission au Selam. Elle avait évoqué des montants de 8.000, 10.000 ou 21.000 euros.
Prévention et lutte contre les abus
Le versement des six premiers montants n’a pas été précisé. Il existe néanmoins un système avec « échelle de gradation » selon trois critères : la gravité des faits, la gravité des « manquements de l’Église » et la gravité des conséquences. Chaque critère va de 1 à 10 et le tout détermine le montant de la réparation financière, le montant maximal étant de 60.000 euros. Au 1er juin, plusieurs collectifs de victimes avaient regretté la lenteur à laquelle, selon eux, avancent les dossiers, estimant trop peu nombreuses les personnes indemnisées, six mois après le dépôt des premières demandes.
« Le processus de mise en œuvre peut apparaître long pour des personnes qui attendent depuis longtemps », a affirmé dimanche Gilles Vermot-Desroches, nuançant que « six mois environ après les conclusions du rapport Sauvé, qui a révélé l’ampleur du phénomène de pédocriminalité, on a opéré les premiers versements ». De plus, le Selam a décidé de « financer entièrement » la première année d’un diplôme universitaire (DU) mis en place à la rentrée par l’Institut catholique de Paris pour mieux former les personnes d’Église à la prévention et la lutte contre les abus. Le président du Selam avait affirmé en janvier avoir recueilli pour son fonds 20 millions d’euros environ « 13 millions d’euros de dons effectifs (essentiellement les contributions des diocèses et des évêques) et de sept millions de promesses ».