La guerre entre Israël et le Hamas a des répercussions un peu partout dans le monde. La France n’est pas épargnée par l’explosion d’actes antisémites. Ceux-ci ont d’ailleurs conduit à l’organisation de marches civiques dans plusieurs villes de France dimanche 12 novembre. Des rassemblements qui ont réuni quelque 182 000 participants. Parmi eux, des croyants. Dès le lendemain, les représentants des principaux cultes ont été reçus par le président de la République, rappelle Ouest France.

Le but de cette rencontre ? Demander aux chefs de file de participer à “un effort pédagogique” auprès des jeunes notamment, pour éviter une concurrence victimaire et construire finalement les valeurs de la République, a expliqué Christian Krieger, le président de la Fédération protestante de France. Dans un État laïc, où les positions des religions sur des sujets sociétaux, comme l’euthanasie ou la PMA pour toutes, ou sociaux (migrants) sont régulièrement balayées, la démarche peut faire sourire. Elle consiste, en effet, comme le souligne La Croix, à rappeler l’importance du rôle des religions quand cela arrange.

53 % des Français sans religion

Appelées à agir pour l’unité derrière les valeurs de la République dans un esprit universaliste, les religions sont gardées à l’œil pour plusieurs raisons. D’un côté, les pratiques religieuses ne doivent pas remettre en cause l’ordre républicain. De l’autre, elles doivent garantir à tous la liberté de culte. Si 53 % des Français se déclarent sans religion (soit huit points de plus qu’en 2019-2020), de nombreux cultes s’expriment en France. Mais ils n’ont pas tous le même poids, souligne Ouest France.

S’il n’existe pas de chiffres officiels sur le nombre de pratiquants de différents cultes, le ministère de l’Intérieur établit des estimations et les instances représentatives de chaque culte revendiquent également un certain nombre de fidèles. Ces chiffres peuvent être comparés avec des études de l’Insee sur la diversité religieuse et son évolution. La dernière a été publiée en mars 2023.

Croyants et pratiquants

En s’appuyant sur des données de 2019-2020, elle chiffre à 25 % la part des Français qui se déclarent catholiques (contre 43 % trois ans plus tôt). Celle des autres chrétiens est tombée à 2,5 %, contre 9 % lors de l’étude précédente. En revanche, la part des musulmans a progressé. Elle est passée de 8 % à 11 %. La part des juifs est stable (0,5 %), comme celle des bouddhistes (0,5 %).

Mais qui dit croyant ne dit pas forcément pratiquant. Ainsi, sur 26,5 millions de croyants catholiques, seuls 3,2 millions se déclarent pratiquants. Les protestants (luthériens et réformés), eux, seraient un million, les évangéliques 600 000, les orthodoxes 500 000, les témoins de Jéhovah 1,5 million et les mormons 63 000. Les musulmans seraient deux millions à pratiquer, selon le ministère de l’Intérieur pour deux à cinq millions de croyants, selon ses représentants.

Une part de leur identité

Si 6 % des catholiques estiment que la religion est une dimension constitutive de leur identité, cette part grimpe à 16 % chez les autres chrétiens. Et elle atteint 30 % chez les musulmans et 56 % chez les juifs.