Car le protestantisme tarnais a une histoire singulière, suffisamment originale pour ne pas être confondue avec celle des Cévennes voisines. Le Tarn est donc un territoire très riche quant au protestantisme, et un protestantisme qui n’est pas monolithique, ne serait-ce que par ce sud qui fut une terre où il est implanté sans discontinuité depuis le XVIe siècle, et le nord resté catholique et qui fut terre de mission au XIXe siècle, ou encore la présence de nombreuses dénominations d’Églises héritières de la Réforme.
Sans négliger l’apport porté par le protestantisme aux valeurs républicaines et à la défense de la laïcité, son histoire ne se réduit pas à celle des personnes revendiquant des « valeurs protestantes » en négligeant la réalité de la vie quotidienne des Églises. Et c’est bien souvent le cas des « marronniers » d ’été qui nous présentent les mêmes personnalités présumées protestantes, quand l’intérêt n’est pas porté que sur certaines « méga églises » évangéliques.
Que nous soyons ou non historiens, il faut savoir avoir un regard critique sur notre propre histoire protestante, qui a eu bien souvent au XIXe siècle un aspect hagiographique (ce que l’on comprend parfaitement dans le contexte de l’époque). Il en va du sérieux de notre démarche car, au travers de son histoire locale, nous pouvons mieux faire connaître à nos contemporains la réalité du protestantisme d’aujourd’hui.