L’objectif était d’aboutir à “des propositions concrètes” quant à l’égalité femmes-hommes dans l’Église catholique. Lundi 19 décembre, la commission pour l’étude de la place des femmes dans l’Église (CEPFE) a rencontré Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF), rapporte Ouest France. Ce collectif rassemble deux associations féministes — le Comité de la Jupe, Toutes Apôtres ! — qui ont été rejointes par d’autres organisations intéressées par cette question, précise le quotidien.
Avant la rencontre avec le président de l’épiscopat français, Sylvaine Landrivon, membre de Toutes Apôtres !, a déclaré, selon Ouest France : “Il s’agit d’instaurer une passerelle avec la Conférence des évêques de France (CEF), pour qu’on travaille ensemble, afin d’aboutir à des propositions concrètes, à court terme qui changent la vie dans les paroisses et à moyen terme qui changent la vie dans toute l’Église catholique.” Citée également par Ouest France, la sociologue Geneviève Decrop s’est penchée sur le sujet : “De toutes les synthèses émerge un profond malaise quant à la place faite aux femmes dans l’Église, dans sa structure organisationnelle, comme dans les dimensions théologique, canonique et sacramentelle.” D’après elle, “il ne s’agit pas seulement d’un déséquilibre, d’un dysfonctionnement à corriger, mais d’une blessure profonde qui entache le passé de l’Église et grève son avenir.”
À l’écoute
Plusieurs mesures proposées sont ressorties des travaux de la CEPFE : il y a notamment l’abolition du célibat pour les prêtres, la possibilité pour les femmes d’être ordonnées prêtres ou diacres et un partage de la parole lors des messes, énumère le quotidien. Dans un entretien à La Croix, l’historienne Annie Crépin, qui était présente lors de la rencontre, tire un bilan positif de l’entrevue avec le président de la CEF : “Mgr de Moulins-Beaufort a été très à l’écoute et nous a confirmé que cette question devenait de plus en plus centrale. Il s’est montré très intéressé par nos travaux et nous a encouragés à poursuivre dans cette voie”, souligne-t-elle. Mais il reste, d’après elle, encore du chemin à parcourir. Elle espère que leurs travaux “seront pris en compte, et que les différences biologiques entre les femmes et les hommes ne seront plus utilisées comme des justifications à leur exclusion de l’Église”, dit-elle au quotidien catholique.