La Mission populaire doit aujourd’hui faire face à trois défis majeurs :

  • Un défi financier

Les actions menées par les Fraternités sont principalement orientées vers des personnes en situation de grande fragilité et précarité et qui sont bien souvent hors des dispositifs de prise en charge publique. Les subventions publiques (des conseils départementaux, de la CAF, des mairies etc…) sont en diminution importante et régulière depuis plusieurs années. Les besoins et les demandes, par contre, sont en permanente augmentation et les équipes et les permanents des Fraternités sont de plus en plus saturés et surchargés.

La quasi-disparition des contrats aidés a été un coup supplémentaire qui a fragilisé encore l’équilibre financier de la plupart des Fraternités. Il devient donc urgent et indispensable de trouver des soutiens financiers nouveaux. Cette situation de crise ou de difficultés financières oblige aussi à réinterroger le type d’activités et le choix des actions prioritaires que nous voulons et pouvons maintenir.

  • Une organisation plus collective

La surcharge de travail a favorisé un isolement de chacune des Fraternités et une diminution, parfois, des liens avec le mouvement national. Cette situation a affecté la capacité de la Mission Populaire à mener une réflexion sociale et politique commune pertinente et à avoir une parole publique forte. La volonté, à travers cette nouvelle réorganisation administrative que met en place la Mission Populaire, est de renforcer les liens et la solidarité entre les Fraternités. Dorénavant les Fraternités deviendront membres de la Mission Populaire (qui n’était jusque-là composée que de membres « personnes physiques ») et les fraternités seront même majoritaires à l’assemblée générale de la mission populaire, instituant ainsi des liens fédératifs plus forts.

  • Un projet commun redéfini

Tout ce travail de rapprochement et de réflexion commune a permis de retravailler le projet de la Mission Populaire et de réaffirmer qu’elle s’inscrit dans cette dynamique du christianisme social qui l’a toujours portée et qui lie, au cœur de tous ses engagements, une dimension sociale, une dimension politique, une dimension culturelle et une dimension spirituelle. Dans le contexte de laïcité actuel français, cette orientation globale n’est pas toujours simple à décliner mais elle reste bien au cœur du projet collectif de la Mission Populaire. La Mission populaire, qui était jusque-là une association 1905, va donc se transformer pour cela en une association loi 1901 qui, nous l’espérons, pourra être reconnue d’utilité publique.

Ce changement statutaire ne modifiera pas le projet sur lequel elle se fonde depuis le début de son histoire. Elle restera membre, en tant qu’église, de la fédération protestante de France et restera, comme elle l’a toujours voulu, ce lieu où peut « se vivre et se manifester l’Évangile » au cœur des préoccupations, des défis et des difficultés sociales économiques et politiques que rencontrent bien de nos contemporains dans une dynamique d’accueil et d’ouverture inconditionnels