Contexte

Au moment où, il y a deux ans, j’arrivais tout juste à Paris pour occuper le poste de secrétaire général, un vent de tourmente et de crise venait de souffler sur la Fraternité de Saint-Nazaire ! La directrice en poste depuis plusieurs années avait démissionné. Une grande inquiétude et une profonde incertitude agitaient l’association. Mais ce n’était pas tout !

Une crise peut en cacher une autre… ou des autres
Une crise n’est bien souvent que l’expression de problématiques plus profondes et globales qui, même si elles ne semblent pas avoir toujours de liens entre elles, entrent en écho et s’amplifient les unes les autres.

Crise 1 : Le bâtiment
C’est ainsi que l’on s’aperçu alors que l’état du bâtiment central de la Fraternité de Saint-Nazaire nécessitait de gros travaux de toiture qu’il fallait faire très rapidement, mais que la Fraternité n’avait pas la capacité financière de les réaliser.

Crise 2 : Économique
L’équilibre économique de la Fraternité de Saint-Nazaire, comme de la plupart des autres Fraternités de la Mission populaire, est toujours fragile, car les soutiens publics, pour ce type d’action sociale destinée aux personnes les plus exclues et hors des dispositifs sociaux, ne cessent d’être en diminution constante. La fin des contrats aidés a, en plus, à ce moment-là, rajouté une difficulté supplémentaire.

Crise 3 : Crise d’être en crise !
Nous savons combien ces situations où il semble que tout lâche en même temps renforce le découragement, l’inquiétude et crispe bien souvent les relations.

Sortie de crise 1 : Tout remettre à plat
L’équipe de Saint-Nazaire a tenu bon, a multiplié les rencontres, les réflexions, les discussions. Elle a retravaillé avec l’ensemble de ses bénévoles (et avec l’aide de la Fédération de l’entraide protestante) son projet associatif, renouvelé son conseil d’administration, revisité l’ensemble des actions qu’elle mène en essayant de les adapter à la fois aux besoins des personnes accueillies et aux moyens humains et financiers dont elle dispose aujourd’hui.

Sortie de crise 2 : Prendre des décisions
Les décisions n’étaient pas faciles et ont nécessité du courage : réduction de près des deux tiers de la surface des bâtiments qu’elle utilise pour ses activités pour permettre de financer les travaux indispensables. Pour cela stopper l’une des activités centrales; et financièrement intéressante qui était au cœur des actions de la Fraternité, la braderie.

Morale de l’histoire

Ces deux années de crises multiples lui auront, au bout du compte, permis d’entamer une nouvelle étape dans sa vie Fraternité. Une transition et des changements qui, certes, ne se sont pas faits sans interrogations, sans inquiétudes, sans souffrances parfois, mais qui certainement était une étape indispensable pour que la Fraternité de Saint-Nazaire continue cet engagement et cette présence sociale et spirituelle indispensable et remarquée dans la ville de Saint-Nazaire.