Nous étions une quarantaine, venant de toute la Région Sud-Ouest de l’Église protestante unie de France. « C’était super ! », disait l’une des participantes au retour. Une question que j’ai retenue du week-end est celle-ci : Dieu peut-il casser nos vies ? Cette question a été posée le premier soir pendant le partage sur le combat entre Jacob et son Dieu. Une réponse possible donnée à la question était alors : « oui », le Dieu de Jacob a cassé sa hanche, et Jacob a été béni en récompense de son combat avec ce Dieu. La même question est revenue le samedi lors d’un jeu de construction d’une maison par groupe à partir de branches, de fleurs, d’herbes, de table et de cailloux. Là encore, une ré- ponse affirmative possible a été donnée : « Dieu casse la construction pour qu’une meilleure puisse être construite. » J’entends un autre avis dans les propos d’Amara : « Dieu nous soutient malgré le chaos de notre vie ! » Un temps de simulation d’entretien d’embauche a permis souvent à chacun de réfléchir à ses talents et à ses propres limites.

 Stuart Hazeldine, Le Chemin du pardon

J’ai entendu la même question dans la parabole des talents qu’on a partagés. Le maître est-il injuste en ne donnant qu’un talent au dernier serviteur ? Une réponse possible donnée lors du partage était : « Non, le maître faisait plus confiance au dernier serviteur en ne lui donnant qu’un seul talent ; les deux autres pouvaient se tromper dans leur placement, mais le maître était certain que lui non. » Seulement, le serviteur n’était pas digne de sa confiance, donc le maître a « cassé » sa vie en le chassant dans les ténèbres où l’on grince des dents : était-ce pour reconstruire du mieux ?

La même question est revenue dans le film de Stuart Hazeldine, Le Chemin du pardon (adaptation du livre La Cabane de William Paul Young), que nous avons regardé le soir : Dieu est-il responsable de la mort d’une petite fille ? Le père de celle-ci pense que oui et demande à Dieu : « Si vraiment tu es ce que tu dis que tu es, au moment où j’avais besoin de toi, t’étais où ? », Dieu le père (incarné par une femme noire ce jour-là), lui répond : « Mon fils, Dieu ne peut visiblement pas supprimer le mal pour l’instant, mais prend le risque de combattre avec nous tout ce qui peut casser nos vies quand ta douleur est tout ce que tu vois, c’est aussi moi que tu perds de vue. »

Ce Dieu, présenté dans le film, ne peut visiblement pas supprimer le mal pour l’instant, mais prend le risque, comme dans le livre de Job (Job 38 à 41), de combattre avec nous tout ce qui peut casser nos vies. Il prend le risque de se révéler dans son contraire, portant les stigmates de la croix, se donnant lui-même pour que ses enfants ne se perdent pas, sacrifiant de cette manière le faux-dieu qui nous exige des sacrifices. Celui qui veut sauver sa vie en défendant son faux-dieu la perdra.

La parabole des talents

Le culte du dimanche matin au temple de Saint-Antonin a permis au groupe de partager ces questions et quêtes de sens avec l’Église locale, en prêchant à plusieurs voix sur la parabole des talents : un temps de louange et de méditation, avec le témoignage de Yohann, responsable du centre Rehoboth, missionnaire ayant pris le risque de partir avec ses talents. Merci à l’équipe jeunesse régionale, aux jeunes et à tous ceux qui ont participé à l’organisation de ce week-end SO’Kiff ! À quand le prochain ?