La précarité ne se vit pas qu’en ville. Créée en 2000 à l’initiative des paroisses catholique et protestante de la vallée de Munster, l’association Fonds de solidarité œcuménique est une des réponses aux licenciements et à une pauvreté grandissante.

À l’époque, le pasteur-président Rémy Stahl et son équipe souhaitaient privilégier la synergie des moyens humains et financiers et œuvrer avec les travailleurs sociaux du canton, la communauté de communes de la vallée de Munster et d’autres associations, ce qui est toujours le cas aujourd’hui. Face à la complexité de la précarité sociale, l’association a toujours défendu le travail en commun, plus pertinent et efficace, selon elle.

C’est ainsi qu’en 2005, année « noire » pour la vallée avec plus de 800 licenciements, le fonds de solidarité a mis en place un « comité chômeurs ». Ce groupe de parole pour demandeurs d’emploi faisait intervenir des chefs d’entreprise, des députés, des anciens chômeurs et les élus locaux.

Les bons alimentaires, principale activité

Un des principaux objectifs est d’aider financièrement les familles en difficulté, de façon ponctuelle et rapide, notamment par l’attribution de bons alimentaires. Sa commission d’attribution se réunit tous les quinze jours et traite alors entre 10 et 30 dossiers défendus par les travailleurs sociaux du secteur. Ces derniers peuvent aussi solliciter un bénévole à n’importe quel moment si une situation appelle une réponse plus rapide.

Cinq cents personnes, issues des seize communes de la communauté de communes de la vallée de Munster, bénéficient aujourd’hui de ces bons alimentaires.

Parmi elles, beaucoup de mères seules avec enfants mais aussi des demandeurs d’asile. À noter que 55 % de ces bénéficiaires ont moins de 80 euros par personne et par mois, après les dépenses obligatoires (eau, électricité, assurances…). En 2015, 9,8 % de la population de la communauté de communes de la vallée de Munster étaient considérés comme pauvres selon les critères de l’Insee.

Un budget qui a augmenté considérablement en 18 ans

Le premier budget à la création était de 24 000 francs, celui de 2018 s’élevait à 50 000 euros. L’association peut compter sur la générosité des paroissiens, des associations comme les Restos du Cœur, Caritas, les Kiwanis, le Lions Club, etc, et des subventions des collectivités locales et des paroisses du secteur.

Au-delà des bons alimentaires, l’association a mis en place des aides aux vacances, dont 36 enfants ont bénéficié à l’été 2018, le dispositif sport-culture et l’accueil au périscolaire ainsi que la solidarité envers les séniors. L’association finance pour ces personnes des journées à l’établissement d’accueil situé dans la ville de Munster. Le Petit Manoir vise à faciliter le maintien à domicile des personnes désorientées, atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés. Une aide ponctuelle qui permet aux familles et conjoints de souffler dans leur isolement.

Aujourd’hui, l’association s’adapte aux mutations de la société et à la présence d’une centaine de demandeurs d’asile dans la vallée. Un dispositif se met en place avec le Centre d’accueil des demandeurs d’asile et l’association Acces.