Le Président du Conseil Régional, Alain Pélissier, a inauguré ce synode par un discours stimulant. Dans celui-ci, il a rappelé que nous avions de la chance, celle d’être soutenus et portés en tout temps par la Parole de Dieu, un phare dans la nuit. C’est tout l’objet de la Déclaration de foi. Il est nécessaire de la proclamer dans notre monde. Celui-ci est marqué par une nouvelle donne, accrochée à la modernité comme le scotch au doigt du capitaine Haddock : la mobilité. L’homme moderne s’enrichit tout en étant déstabilisé par la mobilité tant géographique, que temporelle et sociale. Les déménagements sont plus fréquents qu’avant. Les changements de travail aussi. Sans compter le bouleversement familial ou encore technique. Avons-nous intégré cette caractéristique sociétale dans nos églises, dans nos fonctionnements, notre théologie ? Pas sûr. Elle entraîne un questionnement identitaire, et un individualisme forcené aux conséquences fortes en matière d’engagement, de responsabilité. Les spiritualités actuelles sont centrées sur le « moi ». Comment peut-il être déplacé ? Cette nouvelle doxa nous oblige. Elle est aussi une opportunité, puisque jugée épuisante, cette course éperdue rend l’homme en quête de sens, de liens.
La déclaration de foi
Les synodaux ont travaillé avec beaucoup d’intérêt le projet de Déclaration de foi présenté par les rapporteurs. Cet intérêt est la suite logique de celui manifesté par les paroisses et églises locales. La deuxième version fut travaillée en petits groupes, formé selon les interrogations des uns et des autres. Les articles 2 et 3 ont suscité le plus de questions. 4 groupes ont pu réfléchir dessus et faire des propositions concrètes de modifications. Elles n’allaient pas toutes dans le même sens et les rapporteurs ont procédé à des choix pour proposer le dimanche matin, au vote des délégués, des articles profondément inspirés du travail des groupes. Modifications qui ont généralement été bien reçu par les délégués (voire les articles 2 et 3 de la Déclaration votée dans l’encadré ci-contre). Par contre, ceux-ci ont refusé de voter des textes alternatifs qui n’ont pas été travaillé par le synode.
Les vœux
Un synode, régional ou national, ne se déroule pas sans un certain nombre de vœux. Quatre ont atterri sur la table de la modérature. Un fait suite à la campagne pour les réfugiés : « Sur la lancée de la protestation/manifestation symbolique mise en œuvre à la demande du synode national et concrétisée avec la campagne «Exilés : l’accueil d’abord !», le synode régional de l’Église protestante unie de France en Sud-Ouest, réuni à Mazamet, les 18, 19 et 20 novembre 2016, demande aux églises locales de s’approprier la nouvelle étape de mobilisation initiée par l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), en partenariat avec l’Église protestante unie de France et déclinée ainsi :
1 – Constituer des collectifs locaux : Membres des Églises locales Adhérents ACAT Membres d’autres mouvements et d’associations locales intéressées
2 – Mener une action locale :
- Prier ensemble pour porter cette action orientée vers la situation des exilés
- S’informer et échanger
- Sensibiliser les membres de nos églises et des associations engagées
- Mettre au point un argumentaire pour aller rencontrer les élus locaux (maires, parlementaires, …).
- Cette action pourra porter une parole à propos des exilés, parole d’accueil réfléchi, parole d’engagement réaliste, de refus des réflexes de peur, différente de celles qui dominent le paysage médiatique et fondée dans les convictions chrétiennes. La perspective des élections présidentielle puis législative, et la dimension locale du plaidoyer, devraient rendre les élus particulièrement réceptifs à une telle parole. ».
L’accueil
Un synode, c’est aussi une rencontre avec une église locale, ici celle de Mazamet. Comme l’a souligné le président Alain Pélissier, dans son discours de remerciement, les membres de l’église de Mazamet ont placé la barre très haut. Tout était parfait. L’accueil, les pauses et le spectacle du samedi soir. Quel spectacle ! Le groupe Gospel Quartet + a offert aux synodaux, et aux membres des églises locales du Tarn qui ont pu venir, une représentation de grande qualité. Leur répertoire, allant du Gospel traditionnel à des compositions modernes, en passant par une reprise de Graeme Allwright et d’intermèdes instrumentaux sur des cantiques de louanges, a ravi l’assemblée. Sur le dernier morceau, le groupe a invité des pasteurs et des membres des églises locales à venir les rejoindre sur scène. L’assemblée était debout et en redemandait. Un moment fort, comme les multiples rencontres, échanges, partages qui ont pu se vivre durant ces trois jours. Un moment fort pour l’église qui reçoit, pour les églises locales qui viennent : chacun repart vivifié, ressourcé, affermi. Un moment fort pour l’Église, corps du Christ !