Fresh expression. Ces mots évoquent une Église de Réveil dont les ramifications arrivent en France depuis quelques décennies. Consciente qu’il faut aller vers une population déchristianisée, l’Église anglicane choisit une méthode pour annoncer l’Évangile, capable de relier tradition et innovation, histoire et actualité. Le pragmatisme du rapport Missionship church en 2004 laisse les paroisses libres d’inventer de nouvelles pratiques à côté des formes classiques de vie d’Église et de liturgie. Il ne s’agit pas d’assimiler les expériences mais de les laisser coexister avec des lieux plus classiques et de faire confiance au débat, aux personnes, à l’Esprit.
Susciter des initiatives
Une multitude d’initiatives locales naissent de cet encouragement, au point qu’un évêque, Ric Thorpe, soit nommé pour ce qui n’existe pas encore : des Églises à planter. En créant le Gregory Center, il met l’accent sur la formation de pasteurs et laïcs pour constituer des équipes locales autour de trois types de projets : la diversification des lieux de témoignage comme les pubs ou les écoles, l’implantation de paroisses nouvelles s’adaptant aux évolutions démographiques, la création de communautés virtuelles destinées à irriguer les lieux déjà implantés.
Témoigner au cœur de la société
À Kensington, St-Barnabas est l’un des fers de lance de ce mouvement. Le choix d’utiliser les bâtiments pour les relier à la vie du quartier a permis d’accueillir les familles, soutenir les personnes isolées, proposer des colis alimentaires. Ce centre d’entraide et de convivialité a trente ans. Ici, on ne cache pas son appartenance, conscient que chaque situation peut devenir missionnaire.
Un modèle qui s’exporte, puisque des relations sont nouées avec des paroisses de l’EPUdF. Des équipes locales sont accueillies à Londres pour s’immerger dans l’expérience et l’adapter aux réalités françaises.