Par Valérie de Visme et Andreas Braun, conseillère presbytérale et pasteur

La genèse du projet est une impression de devoir amener les cultes chez les gens. La pastorale a initié une dynamique avec les cultes du samedi soir par Zoom. Pourtant, nous ne nous sentions pas concernés. Notre immobilisme tenait d’une méconnaissance totale du sujet, associé à une peur de nous lancer.

Pourquoi un projet de culte en direct ?

Notre projet est très flou encore. Nous comprenons qu’il faut évoluer dans nos pratiques durablement, au-delà de la problématique Covid. Il est vrai qu’elle a été un catalyseur. Nous voulons continuer à être ce que nous sommes tout en intégrant les concepts d’aujourd’hui. Et la tendance actuelle est de pouvoir accéder à des cultes à la demande. Au même titre qu’une séance de sport ou d’un film regardé en streaming, en choisissant le jour et l’heure. Notre fonctionnement vieux de cinq siècles est ébranlé…

Nous décidons de répondre à cette demande de spiritualité avec les critères du monde. L’idée est de diffuser les cultes en direct, mais aussi en différé, se donner le choix selon les configurations.

Une fois la décision prise d’avancer dans le projet, une réflexion s’est mise en place. Que voulons-nous faire ? Quel matériel est nécessaire ? Quel décor pour filmer ? (Un simple mur blanc en arrière-plan s’avère catastrophique en termes d’image)

Pourquoi engager des dépenses ?

L’investissement audio-visuel doit faire partie de l’investissement de l’Église au même titre que l’entretien des bâtiments. Il faut arrêter de compter sur le téléphone d’untel pour avoir du Wifi, l’ordinateur d’untel… L’aide de la fondation FLAM est tout à fait pertinente et c’est une chance pour nos Églises de se moderniser.

Quand enregistrer ?

Un élément important à partager : il faut se méfier du moment du début d’enregistrement du culte. En effet, alors que nous avions commencé à enregistrer avant le début du culte, nous nous sommes aperçus que nous avions enregistré des conversations très privées de personnes pourtant situées loin des micros… Maintenant, l’enregistrement débute au moment où le célébrant commence. La fin de l’enregistrement est précisément au moment où le pasteur souhaite un « Bon dimanche » à l’assemblée. Il est nécessaire de « s’entraîner » à enregistrer les cultes avant de passer au direct, afin de trouver la meilleure façon de filmer qui répond à notre attente.

Qui filmer ?

Bien que le culte soit public, nous avons choisi de ne filmer que le célébrant, les musiciens, la Bible. Pas l’assemblée pour respecter le droit à l’image et la vie privée de chacun. Une question se pose encore : Peut-on filmer tous les célébrants ?

Nous ne sommes pas sûrs que tous les prédicateurs ont envie d’être filmés et « visibles » sur le web. Est-ce que cela ne va pas mettre trop de pression sur les débutants ? Combien de temps laisser les vidéos en ligne sachant qu’une prédication est une Parole dite dans un contexte spatial et temporel ?

Quel matériel ?

Avant d’acheter du matériel, nous avons contacté la fondation FLAM pour savoir quel budget pourrait nous être alloué pour ce projet. La réponse d’un point de vue financier est la suivante : chaque Église locale peut recevoir une aide allant jusqu’à 80% d’une dépense de 1200 euros pour équiper ses locaux de matériel permettant la retransmission du culte en direct.

La réponse a été complétée par un accompagnement pratique, par l’intermédiaire de tutoriels à disposition sur un site d’aide à la mise en place de l’audiovisuel :

https://www.ecclesia-sound.com/ est un site facile d’accès pour les non connaisseurs.

Dans ce site la page technique la plus importante pour tous ceux qui n’y connaissent rien :

https://www.ecclesia-sound.com/blog/

Pour nous la page qui nous a servi :

Comment optimiser le son et la vidéo de vos diffusions en ligne

 Quel matériel acheter ?

Voici la liste de ce que nous avons acquis en suivant rigoureusement les tutoriels du site :

– Un caméscope de bonne qualité, pour faire du direct et de l’enregistrement : caméscope numérique Sony FDR-AX33 4K. Il répond aux critères nécessaires pour faire du direct et est très bien adapté pour filmer à l’intérieur, inutile d’ajouter une source de lumière supplémentaire.

Une carte micro SD : sandisk Extreme plus microSDXC 128GB. Il est nécessaire d’avoir une grosse capacité pour les enregistrements.

– Un trépied : pied photo/vidéo Manfrotto MK compact ADV-BK. L’avantage de ce trépied est qu’il propose un système qui facilite la pose/dépose du caméscope sans s’embêter à visser/dévisser l’objet.

Un ordinateur portable dédié à l’audiovisuel de l’église, installé, programmé pour cet usage (culte en directe, cultes enregistrés, toute animation audiovisuelle projetées lors d’un culte…), avec juste le « basique » pour son utilisation. Nous avons pris le HP 14-dk1022nf.

Un adaptateur HDMI/USB nécessaire pour le direct : Elgato Cam Link 4K

Mais cela ne suffit pas il faudra aussi :

Faire arriver internet dans le temple en filaire (préférable pour le direct), tester et affiner le son, mettre en place et tester le vrai direct. Cela passe par une étude des locaux, ne pas oublier le basique (il faut de l’électricité « bien placée » pour faire marcher tous ces appareils…), et l’achat de matériel complémentaire. Faire un plan des locaux peut aider pour savoir où placer tout ce matériel car il ne faut pas oublier la fluidité des déplacements et le respect des normes de sécurité (éviter les fils au sol dans un lieu de passage par exemple). Lister chaque petit besoin aide à se faire une idée du travail à faire et des dépenses à réaliser.