Le thème de notre dossier de ce mois, consacré au pardon, tombe à point nommé au regard de l’actualité internationale… malheureusement !
L’émotion est vive en France, en Europe et dans le monde à l’écoute des informations provenant d’Ukraine. À l’heure où je rédige ces quelques lignes, nul ne sait où en sera la terrifiante entreprise russe d’invasion de son voisin et « frère » ukrainien. « C’est le péché de Caïn », selon les mots du métropolite Onuphre, à la tête de l’Église orthodoxe ukrainienne, dépendant du Patriarcat de Moscou.
La propagande des belligérants n’est pas une chose nouvelle dans les conflits humains, la guerre de l’information remonte certainement aussi loin que les conflits armés. Mais, la vitesse de circulation de l’information rend particulièrement vives les entreprises de désinformation qui accompagnent l’invasion de l’Ukraine. À la lecture des bordées de mensonges qui cherchent à justifier cette entreprise, il reste une forme de résistance aux chrétiens : la résistance morale qui passe par la vérité. Une réconciliation à venir ne pourra passer que par la recherche commune de la vérité et la nécessité de nommer les choses, dès aujourd’hui. C’est un travail exigeant, de la part de tous, qui nécessite avant tout de se forcer à regarder aussi la poutre dans notre œil. Mais c’est le seul qui permettra demain de ne pas succomber à la rancœur ou à la tentation de réécrire l’histoire, dans la haine de l’autre…