Elle a été l’occasion de se projeter vers l’avenir de l’Europe et d’y redéfinir une ligne directrice pour cette institution après plus de cinquante ans d’existence.
La 15e Assemblée qui s’est tenue du 31 mai au 6 juin à Novi Sad, en Serbie, est, par contraste avec les précédentes éditions, une Assemblée qui s’est déroulée de manière sereine et a affiché une véritable demande de dialogue entre les Églises. Autour du thème, tiré d’Actes 1,8, « Vous serez mes témoins », elle s’est penchée plus particulièrement sur les questions de justice, d’hospitalité, de témoignage et sur celle de l’avenir de l’Europe. Dans les échanges de cette semaine d’Assemblée, les délégués des Églises européennes ont bien évidemment relevé les défis du continent européen pour les années à venir – justice sociale, accueil des migrants, écologie, etc. – mais ont souligné que la KEK doit (re-)devenir une plateforme de dialogue entre Églises, y compris sur le plan théologique.
À la recherche de son identité
Il faut dire que, au cours de cette dernière décennie, la Conférence des Églises européennes (KEK) a traversé quelques turbulences. Née en 1959, cette institution qui rassemble des Églises anglicanes, protestantes, orthodoxes, vieilles catholiques du continent au sens large, était née afin que les relations entre les Églises puissent se poursuivre au-delà des déchirures provoquées par le Rideau de fer. Au début de l’an 2000, ont commencé à se faire entendre quelques voix sur la pertinence de cette institution après la « réunification » de l’Est et de l’Ouest. Ces débats s’étaient cristallisés à la 13e Assemblée à Lyon en 2009. La question du dialogue entre Églises orientales et occidentales ne semblait plus aussi prégnante et certains appelaient à reconfigurer la KEK pour qu’elle devienne en quelque sorte une agence des Églises auprès des institutions européennes sur les questions sociales ou éthiques. Cette reconfiguration a été entamée lors de l’Assemblée suivante, en 2013, à Budapest où il a principalement été question de la rédaction d’une nouvelle Constitution pour cet organisme. La KEK décidait alors également de quitter son siège de Genève pour se replier sur son bureau de Bruxelles, maintenant néanmoins également un bureau à Strasbourg.
Cette Assemblée fut également l’occasion de renouveler le Conseil de gouvernance de la KEK. Notons que le pasteur Christian Krieger, président de l’Église protestante réformée d’Alsace-Lorraine (ÉPRAL), et vice-président de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UÉPAL), en a été élu président, et que Valérie Duval-Pujol, de la Fédération des Églises évangéliques baptistes, a également été élue comme membre de cette instance.