Né proche de Barcelone en 1934, il rejoint la Compagnie de Jésus en 1951. Un an plus tard, il part en Bolivie, plus précisément à Cochabamba, avec sa congrégation catholique. Il est tombé amoureux du pays et n’est jamais reparti dans sa catalogne natale. « La Compagnie de Jésus en Bolivie souhaite communiquer que Xavier Albó s’est effectivement rendu à la maison de Dieu et reçoit de sa part une étreinte affectueuse. Nous rendons grâce pour la vie partagée avec notre compagnon« , a indiqué l’organisation religieuse dans une déclaration sur Facebook.

Le destin était du côté de Xavier Albo. Quatre mois après son intégration au sein de la Compagnie de Jésus, le Provincial de la Compagnie lui a proposé de venir en Bolivie. Il accepte. Une fois sur place, il a découvert deux nouveaux mondes, celui des villes et celui de la campagne, complétement indigène. Rapidement, il a sillonné le pays pour rencontrer les peuples locaux, licence de théologie et doctorat de philosophie et de linguistique anthropologique en poche. Au cours de sa vie, il est désigné comme le « prêtre rare« , « atypique« , « libre penseur » et tombé amoureux des « deux Bolivie« , comme le relate le site d’information bolivien Pagina Siete.

Un jésuite polyglotte ouvert sur le monde

Décris par ses proches comme un homme souriant et humble, il a fait de la défense du droit des indigènes la priorité de sa vie. Il parlait couramment le catalan, l’espagnol, le français et l’anglais, maîtrisait un peu l’allemand et a entretenu toute sa vie la facilité et la proximité qu’il avait avec l’autre. Plus tard dans sa vie, il réfléchira à son choix d’avoir intégré les jésuites. Il n’a jamais regretté et, au contraire, a dit qu’il les avait rejoints « au bon moment » à cause de « l’ouverture que les jésuites ont sur le monde et le nombre de choses qui peuvent être faites en tant que jésuite« .

Sa biographe, Carmen Beatriz Ruiz, présente Xavier Albo comme « quelqu’un qui n’a jamais peur de dire ce qu’il pense, même si c’est à coups de pied dans le tableau et face à ceux qui le flattent« , qui « regarde devant les années et la mort, avec un agenda de projets et de boucles d’oreilles qui fatiguerait un gamin de quinze ans« , et comme « un homme qui ne rechigne pas à s’asseoir à table avec des Maures et des Chrétiens si c’est l’occasion de vendre son saccadé ou de faciliter le dialogue« .