Après les Juges, le premier livre de Samuel raconte l’histoire d’Éli, un prêtre dont les fils se sont mal comportés, puis de Samuel dont la fonction ressemble à celle d’un juge. Fatigué de cette instabilité, le peuple va trouver Samuel avec une demande : « Toi, tu es vieux, et tes fils ne suivent pas tes voies ; maintenant, donne-nous un roi qui soit notre juge, comme en ont toutes les nations[1]. » Samuel est fâché par cette demande qu’il prend pour un désaveu de sa personne.

Dieu rassure Samuel en disant qu’il va accéder à la demande du peuple, mais il le prévient du coût de la royauté : « Le roi prendra vos fils pour faire ses gardes, il prendra vos filles comme parfumeuses, il prendra le meilleur de vos champs pour le donner aux gens de cour, il prélèvera des impôts pour entretenir sa cour[2]. »

Le premier roi est Saül, il « était jeune et beau ; aucun des Israélites n’était plus beau que lui, il les dépassait tous d’une tête[3]. » Saül a toutes les qualités pour être roi, mais parce qu’il est trop parfait, il vit dans la hantise que les autres le dépassent. Un de ses jeunes serviteurs, David, commence à être populaire parce qu’il a vaincu le géant Goliath. Saül entre dans une jalousie maladive et veut le tuer à plusieurs reprises.

Saül a mené des guerres victorieuses contre ses ennemis, mais il s’est éloigné de Dieu et a fait deux fautes. Il a offert un sacrifice alors qu’il n’en avait pas le droit, et il a profité des biens de ses ennemis pour s’enrichir alors que Dieu avait ordonné de les détruire.

Avant une bataille, Saül veut consulter Dieu, mais ce dernier reste muet. Le roi fait appel à une magicienne qui fait revenir Samuel du séjour des morts pour lui annoncer la fin de son règne : « Le Seigneur a déchiré la royauté d’entre tes mains et l’a donnée à un autre, à David[4]. » Saül est désespéré, mais il va quand même au combat. Lors de la bataille, son fils Jonathan est tué. Se voyant vaincu, il se suicide pour ne pas tomber entre les mains de ses ennemis.

 

La faute de Saül

La première des fautes qui a entraîné la déchéance de Saül est étonnante à nos yeux. Alors qu’il est en guerre contre ses ennemis, il offre un sacrifice afin d’appeler la bénédiction de Dieu sur son combat. Son attitude est dénoncée par Samuel car, comme roi, ce n’était pas à lui d’offrir un sacrifice, mais au prêtre[5]. En voulant occuper la place du prêtre, Saül n’a pas respecté la séparation entre le politique et le religieux. En cumulant les deux fonctions, il s’est plus comporté comme un tyran que comme un serviteur.

[1] 1 S 8.5.

[2] 1 S 8.10-17.

[3] 1 S 9.2.

[4] 1 S 28.17.

[5] 1 S 13.14.