David a fédéré les douze tribus d’Israël, mais l’unité n’a duré que le temps de son règne et celui de son fils Salomon. À la mort de ce dernier, un de ses officiers, Jéroboam, prend la tête de la révolte des dix tribus du Nord qui se heurtent à l’intransigeance du fils de Salomon, Roboam. Il devient roi et le pays se scinde entre le royaume d’Israël au nord et celui de Juda au sud.
Pour marquer sa différence religieuse et pour éviter que ses sujets soient tentés d’aller à Jérusalem, Jéroboam institue des sanctuaires à Bethel et Dan dans lesquels il installe deux taurillons d’or[1]. Cet acte fondateur est à l’origine d’une tradition d’idolâtrie qui n’a jamais disparu du royaume d’Israël. En outre, la royauté n’a pas la légitimité de la dynastie de David, si bien que de nombreux rois ont été victimes de coups d’État.
Suite aux dérives des rois, des prophètes sont envoyés pour dénoncer les mauvais comportements. Certains dont on connaît les actes (Élie et Élisée), d’autres dont les propos ont été recueillis dans des livres qui portent leur nom : Amos et Osée. Ces derniers ont prophétisé au VIIIe siècle sous le règne de Jéroboam II, un des lointains successeur du premier Jéroboam, quelques décennies avant la chute du royaume du Nord.
C’est une période où le pays connaît une certaine prospérité suite à des conquêtes[2]. Le problème est que cette période de croissance s’accompagne d’un accroissement des inégalités. Amos dénonce l’avidité des riches qui oppriment les petits, des dames de Samarie qui vivent dans l’opulence au détriment des pauvres, et des marchands qui faussent leurs balances[3]. Face à cette situation d’injustice, il annonce le jugement de Dieu. Osée de son côté est appelé à poser un geste fort : le Seigneur lui demande d’épouser une prostituée pour signifier l’idolâtrie qui règne en Israël[4].
Les deux livres d’Amos et d’Osée se terminent par une promesse de rétablissement pour dire que le jugement de Dieu n’est pas le dernier mot de l’histoire.
La métaphore conjugale
En épousant une prostituée, Osée a vécu jusqu’à l’incandescence l’analogie entre la démarche de foi et la relation conjugale. Dans les deux cas, il s’agit d’un lien qui repose sur l’amour, la confiance et la fidélité.
Le Seigneur ne se résout pas à la prostitution de son peuple. Il se présente comme un mari éploré qui veut recommencer une nouvelle histoire avec son épouse : « Je vais la séduire ; je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur[5]. »
La foi repose sur l’annonce d’un Dieu qui nous cherche et nous désire.
[1] 1 R 12.28-29.
[2] 2 R 14.24-25.
[3] Am 2.6, 4.1, 8.4-5.
[4] Os 1.2, 3.1.
[5] Os 2.16.