Quelle lumière pourrait encore nous apporter la mémoire de la naissance d’un Messie, né dans la pauvreté d’une étable à Bethléem, il y a plus de deux mille ans ?
Dans un contexte où tout semble s’écrouler, l’identité vacille et beaucoup tentent de s’en faire une ou, à défaut, de masquer leur déficit d’être en consommant plus (matériel, intellectuel, religieux) pour se procurer un semblant d’être. Ils multiplient les quêtes pour combler le manque, au lieu d’assumer sa réalité inévitable.
Dans ce contexte, la naissance du Christ se propose comme un choix délibéré du Dieu biblique de se révéler dans la pauvreté. Il ne s’agit pas d’un éloge de la pauvreté pour en faire un but ou un idéal. Bien au contraire, devant le mal qu’est la pauvreté, comment choisir la vie ? La solution que propose le message de la naissance du Christ en Jésus de Nazareth consiste, non pas à supprimer les limites inhérentes à la condition humaine, mais à nous aider à les assumer. Pour cela, « le Christ assume de manière substitutive la pauvreté et invite tant le pauvre que le riche à l’aveu de sa faiblesse liée à la condition humaine, qui permet de l’assumer et de surmonter la rupture de communication qu’elle provoque » (F. Lienhard).