Par Gilles Bourquin et Christophe Monnot.

Nous vivons aujourd’hui une réforme inédite, indépendante des institutions religieuses. Il y a cinq siècles, les individus ont ressenti la Réforme protestante comme une libération. Mais selon le mouvement initié par Martin Luther, la théologie et l’académie demeuraient la référence des idées du peuple.

Luther voulait que la religion soit régulée par l’institution. A l’origine, il ne souhaitait pas créer une nouvelle Eglise, mais réformer celle qui existait. L’hyper-individuation des croyances, qui est l’aboutissement actuel de la Réforme, n’en est qu’un effet involontaire. Les Européens vivent une radicalisation de la liberté chrétienne, bien au-delà de celle qui […]