1- Le passage de Gn 4,1-16 est un mythe selon le sens premier du mot muthos en grec, c’est-à-dire un récit. Le mythe permet d’accéder aux origines qui nous sont inaccessibles à travers le récit. Le mythe donc raconte, il est le langage des origines. Cependant, il peut agir aussi comme un récit fondateur d’une existence, d’une histoire, comme l’avait remarqué Jean-Daniel Causse (bibliographie infra y compris Élian Cuvillier et Paul Ricœur).

2 – Le mythe de Caïn et Abel est un nouvel épisode du cycle des origines qui raconte les commencements des différents métiers et modes de vie d’où semble découler aussi la diversité des pratiques religieuses en général. Ici, on parle spécifiquement des premières offrandes/sacrifices. Gn 4,1-16 est comme une parabole qui introduit le début des civilisations. Le cycle des origines se situe entre Gn 1,1 et Gn 11,9. En effet, plusieurs fins de ce cycle sont possibles, mais c’est en Gn 11,9 que l’on voit la conclusion de différentes étiologies (c.-à-d. les explications des causes de différentes choses) avant le début de la généalogie de Sem qui va introduire le temps historique, et préparer l’épopée d’Abraham.

3- En Gn 4, ceux qui ont vécu l’expérience du jardin, Adam et Ève (parents des deux frères) habitent désormais une terre cultivable en dehors du paradis. La traduction grecque […]