Les mesures sanitaires impactent directement la célébration de nos cultes. En dehors du manque de fraternité qui s’exprime visiblement par la distance qui sépare chaque groupe familial sur les bancs épars de nos temples, la célébration de la Cène, censée nous rassembler, prend des allures de rituel aseptisé… Célébrer la Cène n’est pas impossible, mais nécessite des mesures sanitaires strictes qui découragent plus d’un. Lavage des mains, distribution en portions individuelles par un seul célébrant (gobelet et morceaux de pain), distances entre les participants… tout cela donne un air quelque peu rebutant.

Un sondage révèle d’ailleurs que, face à ces conditions, l’absence de célébration de Cène ne nous manque pas forcément (59 % – sondage mené du 4 au 11 mars sur les pages Facebook de Réveil, Échanges et Le Cep). Même son de cloche du côté d’un certain nombre d’assemblées générales ou de conseils presbytéraux de nos Églises. Ainsi, au Chambon-sur-Lignon, ces instances sont quasi unanimes pour souligner que même si la Cène était célébrée, les personnes n’y participeraient pas. Ailleurs, on trouve des pis-aller pour faire face à cette situation. À Bourg-lès-Valence, il a été décidé de procéder à toute la liturgie de la Cène sans pour autant la partager… une belle façon de marquer ce jeûne eucharistique.

Ces mesures sanitaires bouleversent en tout cas régulièrement les pratiques et fondements théologiques de nos Églises. À Grenoble, où la Cène était célébrée tous les dimanches, elle ne l’est actuellement plus qu’un dimanche sur deux, afin de ne pas exclure celles et ceux qui ne souhaiteraient pas participer, alors qu’à Vienne-Roussillon-Saint-Vallier où elle n’était célébrée qu’une fois par mois, elle l’est désormais quasiment tous les dimanches afin de pouvoir l’offrir dans chacun des lieux de culte…