Ce texte grec, nommé également « l’enseignement (ou doctrine) des douze apôtres », est l’un des premiers textes chrétiens connus qui ne fasse pas partie du canon du Nouveau Testament alors que sa rédaction est contemporaine à celle des évangiles (milieu et fin du Ier siècle), ce qui en fait un texte particulièrement intéressant.

On sait qu’il a eu de l’importance dans l’Église des débuts car il est cité par plusieurs pères de l’Église, comme par exemple Irénée de Lyon, Clément d’Alexandrie, Eusèbe de Césarée, Origène… Même s’il ne faisait clairement pas partie du Nouveau Testament, sa lecture en était recommandée. Mais on n’en connaissait pas le contenu exact avant sa découverte vers 1873 dans un couvent orthodoxe de Constantinople dans un manuscrit datant de 1056. Une vraie saga !

Que peut-on lire dans ce document ? 

Le texte reprend tout d’abord un enseignement moral judéo-chrétien « Les deux voies ». Au fil du texte on trouve des paroles clairement attribuées à Jésus qui se rapprochent de celles des évangiles. C’est un des premiers intérêts du texte.

Puis viennent des règles de discipline d’Églises. Cela nous aide à comprendre comment pouvaient vivre les premières Églises et les problématiques qu’elles rencontraient. Parmi les sujets traités on trouve des façons de pratiquer le baptême, le jeûne, la prière, la célébration du culte, des règles de fonctionnement comme l’accueil des prédicateurs itinérants ou l’élection des évêques et des diacres…

Le passage concernant le baptême peut attirer l’attention car il dit à peu près ceci : « Baptisez au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, dans de l’eau courante ». On pense bien évidemment au baptême par immersion pratiqué en rivière. Mais le texte continue : « S’il n’y a pas d’eau vive, qu’on baptise dans une autre eau, et à défaut d’eau froide, dans de l’eau chaude ». Le baptême dans un baptistère était donc tout à fait reconnu. Mais le texte ne s’arrête pas là : « Si […]