Ézéchiel est un des quatre « grands » prophètes avec Ésaïe, Jérémie et Daniel. Son ministère se déroula des premières années du VIe siècle av JC et il fit partie des premiers contingents hébreux déportés en Babylonie, d’où il suivit l’inexorable destruction du royaume de Juda et de Jérusalem en 587. Comment alors donner tout son sens à cette tragédie ? Une interrogation qui peut encore résonner aujourd’hui en Israël.
Un déluge d’images
Ézéchiel, qui parle en « je » relate en direct des visions divines qui l’érigent en prophète. Mais il le fait avec une abondance d’images plus spectaculaires les unes que les autres. Ainsi dès le chapitre 1, la Gloire de Dieu lui apparaît sous forme de quatre créatures, aux faces multiples d’humain, de lion, de taureau et d’aigle – ce seront les attributs des quatre évangélistes – soutenant un trône où siège une lumière incandescente, le tout dans un fracas sonore… Notre sensibilité protestante, habituée à la sobriété voire l’austérité dans la transmission de la Parole, peut être surprise par ce déluge d’images ou de situations extravagantes, comme celle où Dieu prescrit à son prophète de manger un rouleau de papyrus ou d’être le bouc émissaire du péché d’Israël et de Juda, couché plus d’un an et nourri d’aliments cuits sur un feu d’excréments…
Une autre vision divine ramènera […]