Il y a peu, sans doute, avez-vous recroisé ce cantique : Jésus sort de la tombe. Pourtant, relisez les textes : sauf erreur, aucun ne parle de Jésus sortant de la tombe. Lazare, oui, il est sorti de la tombe, il a même fallu lui enlever les bandelettes. Mais Jésus, non. Les évangiles nous disent que le tombeau a été trouvé vide. Matthieu va même jusqu’à dire qu’il s’ouvre vide devant les femmes. C’est bien le vide de ce tombeau qui fait que cette résurrection est un véritable événement, la source de la proclamation, le cœur de la foi chrétienne.
Apparitions
Ceci alors que quantité de retours miraculeux à la vie – comme celui de Lazare ou du fils de la veuve de Sarepta – n’ont rien produit de tel. Pour les évangiles qui rapportent des épisodes d’apparitions de Jésus après Pâques, il faut à la fois dire que c’est le même et que ce n’est pas le même. Comme dans le récit des disciples d’Emmaüs, qui le reconnaissent au moment de sa disparition. L’Ascension n’a donc rien de magique ou de spectaculaire, les deux hommes vêtus de blanc enjoignent de ne pas scruter le ciel en se perdant en spéculation ou autres convoitises.
Un deuil joyeux
Non, l’Ascension invite en quelque sorte à « perdre », non à cause de la mort, comme dans le cas du deuil – il est ressuscité, il a vaincu la mort – mais en vue de la vie qu’il faut faire sienne au moyen du témoignage et de la prédication (et que Pentecôte provoquera). C’est un deuil joyeux qui ne tire pas vers la mélancolie, mais au contraire qui ouvre au désir. La promesse conclusive « il reviendra » est moins ce qu’il faut attendre que la conviction qu’il y a un sens au cœur du monde et du temps.