Le verset 50 témoigne d’une anxiété angoissante (« […] et comme cela me pèse jusqu’à ce qu’il soit accompli ! »), car ce qu’il apporte sur la Terre, c’est ce qu’Il va recevoir lui-même. Il est tendu, sous pression, contraint, tourmenté. Le verbe utilisé est συνέχω en grec qui porte ici l’idée d’être angoissé, sous pression. Il apparaît douze fois dans le Nouveau Testament, mais seulement deux fois la forme συνέχομαι en Luc 12.50 et Philippiens 1.23 lorsque Paul éprouve le dilemme.
En Luc 12.50, Jésus voit alors sa mort comme une sorte de rite nécessaire, un résultat incontournable de sa mission. C’est un baptême que lui seul pouvait recevoir comme on peut le constater dans l’évangile de Marc (10.38). Cela signifie que personne ne pouvait l’accompagner, et qu’il ne pourrait rien porter qui pourrait l’empêcher d’être pleinement lui dans cette via crucis. Lui seul implique également le fait que, même si les disciples pouvaient recevoir un baptême comme le sien (Marc 10.39), cela n’allait pas se reproduire de la même façon… plus jamais !
Dans le livre des Actes, lorsqu’Étienne est mis à mort comme un juste persécuté – à l’instar de Jésus – il n’est plus question de sacrifice mais de martyre. Avec des éléments similaires et en utilisant un procédé narratif gréco-romain, la syncrisis (rhétorique « juger ensemble », mettre en parallèle), l’auteur des Actes redit la persécution et la mort du […]