Rares sont les livres bibliques dont le titre est le nom d’une femme. C’est le cas pour le livre d’Esther. En exil avec son peuple, la protagoniste, Esther, devient reine des Perses et sauve Israël, devenant une figure de la résistance du faible face à l’oppression.

Comment une minorité peut-elle résister à l’asservissement et à l’assimilation ? Cette question au cœur du livre ouvre deux champs de réflexion, l’un sur l’identité, l’autre sur la résistance. Pour répondre à ces questions fondamentales – hier comme aujourd’hui – ce roman biblique met en scène différentes stratégies possibles de résistance. Celle d’un homme, Mardochée, qui fait face pacifiquement, restant fidèle à lui-même et à son Dieu et refuse ainsi jusqu’au bout de se prosterner face au puissant roi perse. Celle d’Esther, qui considère ses faiblesses comme une force et s’en sert avec ruse, sagesse et intelligence pour convaincre le roi de rétablir la justice. En dernier recours, une troisième voie, celle de la guerre, est finalement choisie pour contrer des assaillants génocidaires que la raison ne semble pas pouvoir arrêter. […]