Même si l’édition originale, en anglais, date de plus de quarante ans, on ne peut que se réjouir de la parution d’une traduction française de ce commentaire magistral sur le livre du Lévitique1. Gordon J. Wenham est un professeur britannique d’Ancien Testament dont la théologie est d’orientation évangélique. Il a publié plusieurs commentaires de référence sur des livres du Pentateuque dont il est un spécialiste reconnu. Avec Le livre du Lévitique, il a su écrire un commentaire à la fois érudit et accessible au plus grand nombre. Un ouvrage stimulant qui permet de percevoir l’importance, au sein de la révélation biblique, d’un livre sur lequel les lecteurs contemporains s’arrêtent généralement assez peu.

Si ce commentaire a aussi bien survécu à quatre décennies, c’est peut-être parce que son auteur a choisi de ne pas faire dépendre son analyse d’une hypothèse précise concernant l’origine et la datation du Lévitique. Les différentes approches concernant l’auteur et la date du Lévitique sont certes présentées et évaluées dans l’introduction. Néanmoins, le commentaire donne volontairement peu de place aux considérations historiques et préfère se focaliser sur la compréhension et l’analyse de la théologie du Lévitique.

Pour Wenham, un des enjeux centraux du Lévitique est celui de la présence de Dieu parmi son peuple, le problème étant que seules des personnes « saintes » peuvent entrer en contact avec un Dieu « saint ». Les lois sur les sacrifices (ch. 1-7), sur « l’institution de la prêtrise » (ch. 8-10), sur « l’impureté et son traitement » (ch. 11-16), puis les « prescriptions pour la sainteté au quotidien » (ch. 17-27) tournent toutes autour de cette problématique. Parmi les explications éclairantes, on peut noter la distinction faite entre la pureté et la sainteté : « La pureté est l’état naturel de la plupart des créatures. La sainteté quant à elle est un état de grâce auquel les hommes sont appelés par Dieu. » (Introduction VI,22). Le péché et l’infirmité vont ainsi avoir pour effet de rendre profane ce qui est « saint », et « impur » ce qui est « pur ». Les sacrifices vont, au contraire, être utilisés […]