Bien que peu connu en France (et jusque-là jamais traduit !), le croate Miroslav Volf est un des théologiens contemporains les plus influents. Ayant grandi en ex-Yougoslavie, c’est là qu’il se convertit et s’engage au sein des Églises Pentecôtistes.
Après une formation initiale en théologie évangélique, il effectue ses recherches doctorales et post-doctorales à Tübingen sous la direction du célèbre Jürgen Moltmann. Il enseigne depuis 1990 aux États-Unis (Fuller puis Yale) où il a publié plusieurs best-sellers.
L’arrière-plan croate de Miroslav Volf semble avoir joué un rôle important dans sa réflexion théologique : celui-ci est connu pour son implication dans le dialogue œcuménique et interreligieux, et surtout pour ses ouvrages sur la question de la réconciliation.
Dans Foi chrétienne et sphère publique, Miroslav Volf pose la question de l’expression de la foi dans l’espace public. Il commence par dénoncer deux postures : celle d’une foi coercitive qui veut imposer ses convictions par tous les moyens possibles ; et celle d’une foi oisive qui voudrait que les croyants laissent leurs convictions au placard lorsqu’ils sortent de leur lieu de culte.
Pour le théologien croate, il est utopique de penser que l’on pourrait éliminer le religieux de la sphère publique. Cette idée ne vaut pas mieux que celle qui consiste à vouloir […]