Les récits des Évangiles nous montrent combien Jésus était attaché à la rencontre, à la relation, au dialogue, vivant et profond. La sagesse des Écritures est là, dans la rencontre et le partage.
Aujourd’hui, avec les nouvelles techniques d’information et de communication, Tweeter, Facebook et autres réseaux sociaux, la relation tend à disparaître au profit de la connexion. Je suis toujours surpris quand des personnes avec lesquelles je suis en relation, mes enfants, mes collègues sortent de leur poche leur téléphone portable pour « tchatcher », écrire un SMS ou un mail à une personne qui est à des dizaines de kilomètres.
Peut-être nous faut-il oser dire aujourd’hui que la connexion n’est pas une relation. Elle n’en est qu’un artefact. Connexion et relation répondent de deux logiques différentes. La connexion est de l’ordre de « l’interchangeable ». D’ailleurs, il n’est pas rare de voir les ados ou les adultes adeptes des écrans, tenir deux discussions différentes en même temps voire même consulter une page du net. La relation, elle, est de l’ordre de « l’inchangeable » car se jouant dans l’interpersonnel. Quand je suis en relation avec une personne, je suis avec elle, à son écoute, à son service. Et cette relation sera forcément différente de celle que j’aurai l’heure suivante.
La relation est de l’ordre de la « révélation », au sens où les deux partenaires de la discussion sont obligés de se « dévoiler », de « se découvrir », dans les deux sens du terme. La connexion, elle, est de l’ordre de l’apparition, puisque les personnes connectées sont comme « voilées » : elles apparaissent et disparaissent, furtivement, au bon ou mauvais gré de l’un et de l’autre.