Comment pouvons-nous croire possible de devenir aussi parfaits que notre Père céleste ?
Pour John Wesley (1703-1791), prêtre anglican, l’entière sanctification ou perfection chrétienne est le but même du chemin que tout chrétien doit prendre à la suite de Jésus. Pour le fondateur du méthodisme, il ne s’agit pas de devenir parfait – aucune perfection humaine n’est possible – mais de vivre parfaitement le grand commandement du Christ : « Aime ton prochain comme toi-même ». Il s’agit d’aimer son Dieu et son prochain comme Jésus aimait son Père et tous les êtres humains, et c’est cela qui sanctifie parfaitement le chrétien. La sanctif ication wesleyenne ne fait pas devenir « saint », mais aimant à l’image du Christ.
« Nous vivons de la seule grâce de Dieu, offerte sur la croix par le Christ mort et ressuscité »
Les théologies post-modernes venues des États-Unis reprennent cette notion de sanctif ication wesleyenne, en lui faisant suivre des voies plus radicales. Ainsi, le mouvement de sanctification, passé d’Amérique en Europe en 1875, allait jusqu’à proposer au chrétien de se vider totalement de soi-même pour laisser le Christ prendre le contrôle de sa vie. Ces mouvements sont à l’origine de certaines Églises pentecôtistes actuelles. Mais nous, calvinistes depuis la Réforme, nous savons que nous dépendons de Dieu seul et que nous vivons simplement de sa seule grâce, offerte sur la croix par le Christ mort et ressuscité. Avons-nous tellement besoin d’être parfaits, nous à qui le Christ a dit : « Ma grâce te suffit » ?
Je me demande… qui sont les méthodistes ?
Né d’une volonté de réveiller l’Église anglicane qui n’a pas su accompagner la pauvreté née de la Révolution industrielle, John Wesley a prêché partout où l’Église anglicane n’allait pas. La méthode de piété utilisée par John Wesley a été appelée « méthodisme » par ses adversaires. Le méthodisme est devenu Église après la mort de John Wesley. Il est devenu une des confessions protestantes les plus importantes dans le monde, mais surtout dans le monde anglo-saxon. En France a existé, pendant le xixe siècle, une petite Église méthodiste qui s’est fondue dans l’ÉRF reconstituée en 1938.
Je me demande … ce que signifie être « arminien » ?
Tout le monde connait la « double prédestination » de Jean Calvin, qui pousse jusqu’à ses limites la vision calvinienne de la toute-puissance divine. Jacob Arminius, théologien hollandais, a contesté Calvin au profit d’une théologie qui tienne plus compte du salut offert à tous au pied de la croix du Christ. Nous pouvons tous être sauvés, si nous croyons en Christ (Jn 3,16). C’est pourquoi les méthodistes, qui sont arminiens, sont très vite devenus missionnaires, pour que tous connaissent Christ afin d’être sauvés.
Je me demande … si les calvinistes connaissent la sanctification ?
D’après une typologie d’André Gounelle, pour le réformé calviniste, le salut est offert une fois pour toutes au Golgotha. « Que le Christ soit mon sauveur est un fait acquis, irréversible (justification). Il faut maintenant qu’il devienne le Seigneur de ma vie (sanctification) », La Sanctification, Collectif, Orthez, Ampelos, 2013, p. 16.