Pour nous présenter un des chantiers dans lequel elle intervient actuellement en Asie centrale, elle nous emmène virtuellement avec elle lors d’un voyage au Kirghizistan. Elle y rencontre deux fois par an l’équipe qui travaille sur le projet Tukar (nom de code employé pour parler de l’un de ses chantiers confidentiels). Il s’agit d’un projet initié par l’Institute for Bible Translation (IBT) de Moscou et auquel se sont jointes par la suite la SIL et l’ABU. Il bénéficie du soutien financier notamment de la Société biblique néerlandaise.

« Je rencontre les traducteurs deux fois par an, explique Marijke. Les contacts par Skype sont impossibles et les échanges de mails sont limités. Et comme il est tout aussi impossible de nous rencontrer à l’intérieur du pays, l’équipe se retrouve à Bichkek, la capitale du Kirghizistan voisin. Le stalinisme est toujours aussi présent en Asie centrale, et la religion est contrôlée de près par les autorités. La liberté de culte n’existe pas. Alors que l’horizon avait semblé s’éclaircir après la chute de l’Union soviétique, et que le christianisme semblait prospérer, la situation a changé rapidement à partir de l’année 2000.

Les Eglises ont été fermées et on a commencé à harceler les chrétiens : un véritable Ouzbek, Turkmène, Kazakh ou Karakalpak se doit d’être musulman et non chrétien. Mais malgré la persécution menée par les autorités, il existe encore des Eglises. Une infime minorité de Tukars sont chrétiens. Or, les pasteurs de ces Eglises ont demandé une traduction. Et en dépit des difficultés, deux traducteurs ont décidé de se consacrer à la traduction de l’Ancien Testament. […]